C’est sûr ! Rien n’est
plus politique que Dieudonné le métis qui porte en lui l’assurance du maître et
la révolte de l’opprimé - un métissage qui est une force ! Dieudonné, son
public, ses détracteurs et tout ce qu’un gouvernement est capable de mettre en oeuvre
pour tenter de le faire taire hurlent à la politique. Même le silence de ceux
qui ne pipent mot, terrés et terrorisés à l’idée de rendre justice à son
immense talent, hurle politique, hurle à la politique.
Tout est éminemment
politique sur le phénomène Dieudonné. Et c’est là que toutes les forces
coalisées se rejoignent et œuvrent et tirent dans le même sens, tous tenus d’obtempérer
- Dieudonné ne s’exprimera pas, il ne doit pas être entendu ! - jusqu’au
ridicule et la honte, l’épuisement pour d’autres.
Un Dieudonné Spartacus
du rire, là où l’humoriste, ainsi nommé, cesse d’être un esclave et ce faisant,
libère tous les autres humoristes de la malédiction d’un humour tiroir-caisse,
un humour de flagorneur, et pour voie de conséquence, un humour affligeant
comme tout ce qui rabaisse l’homme à ce qu’il croit savoir de lui-même, qui
n’est le plus souvent que ce qu’on a daigné lui enseigner ou bien ce qu’on a
souhaité lui faire espérer de lui-même et des autres...
Mauvaise conscience de tous ceux qui aimeraient pouvoir faire montre du même courage... procès après procès, Dieudonné demeure assurément le plus grand satiriste-activiste
français depuis DADA, les surréalistes, Alphonse Allais, Jarry... et plus tôt,
bien plus tôt encore : Molière et Voltaire.