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Commentaire de aurelien

sur A quoi sert la grippe aviaire ?


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aurelien 5 mai 2006 23:19

Bonsoir,

Je ne crois pas qu’une alimentation saine soit du ressort de la diététique ou de la gastronomie. Une alimentation saine prend sa source dans une agriculture saine. Qu’est-ce qu’une agriculture saine ? C’est peut-être une question fondamentale pour l’humanité à l’heure actuelle. C’est une agriculture qui permet la subsistance et un développement biologique harmonieux des êtres humains, à la base d’un développement harmonieux et global des êtres humains. Une agriculture saine est une pratique humaine d’entretien de l’espace vital nourricier dans lequel s’inscrivent les êtres humains, et non un support de déséquilibre assujetti à des modèles financiers et économiques. La vie ne se réduit pas à des échanges financiers et économiques, or c’est malheureusement ce que la conscience collective globale reflète, par le biais des relations d’intérêts entre les gouvernements de la planète.

Pour faire une petite parenthèse sur l’évocation que vous faites sur l’alimentation animale.

On veut nous faire croire, en France, qu’il n’y a actuellement aucune trace de chimères génétiques dans notre alimentation, excepté du maïs clairement identifié, alors que toujours plus d’animaux d’élevage sont nourris avec des ogm, et cela depuis quelques années déjà, dans le silence médiatique le plus complet, comme si ce que mangent les animaux qui se retrouveront dans nos assiettes était purifié ou éliminé de la chaîne alimentaire, sans aucun lien avec notre alimenation animale directe. C’est une vision totalement fausse et infondée, intenable scientifiquement et philosophiquement, de l’alimentation humaine en général. Car un aliment n’est pas un produit finalisé, ou cuisiné, qui, une fois dans notre assiette, se retrouve complètement séparé de sa chaîne de production, de culture, économique et environnementale... Manger une tomate (ou tout autre produit alimentaire) n’est pas manger une petite boule rouge rafraîchissante ayant un goût plus ou moins sucré, ayant une chair plus ou moins ferme, et contenant plus ou moins d’eau...etc Manger une tomate c’est cela mais aussi donner son argent à tel mode de culture plutôt que tel autre, favoriser tel type d’économie sous-jacente plutôt que tel autre... ce peut être un acte écologique et citoyen, tout comme ce peut être un acte politique ayant bien plus de portée qu’un bulletin de vote pré-imprimé déposé dans une urne, aussi... Manger une tomate, action toute particulière, est en fait une action ayant une portée bien plus large dont nous n’avons pas pleinement conscience et qui constitue toute l’histoire de cette petite boule rouge depuis son apparition dans un contexte et un espace particulier et toutes les intéractions liées à ce contexte et cet espace particulier qui a permis la naissance de cet élément participant à notre alimentation.

Pour la question des OGM, le prochain projet de loi allant être voté dans ces prochains jours en France par le parlement légalisera s’il est voté, l’impossibilité de savoir si un aliment issu d’un animal (viande, lait, oeufs...) est issu d’un élévage utilisant du fourrage, graines, ou farines génétiquement modifiés ou non pour l’alimentation des animaux. C’est-à-dire, à plus ou moins long terme, l’uniformisation complète des élévages à une agriculture basée sur le transgénique, dont on sait à qui profitent les bénéfices, certainement pas aux populations non consultées, qui se contentent à grande échelle de consommer ce qu’on leur propose selon les lois de la distribution de masse...

Alors, à quoi sert la grippe avaire, dans tout ça ? Ou alors, qui se sert de la grippe aviaire ? Pourquoi n’importe quel événement devrait-il servir à quelque chose ? Pourquoi devrions-nous, ou des parties devraient-elles profiter de n’importe lequel phénomène observable ? Il me semble que confondre la chose avec l’idée que l’on calque sur la chose et qui permet de l’identifier et de penser sur elle est à l’origine de la dégénerescence de la pensée, qui est fragmentée et qui est dans l’impossibilité de considérer ou plutôt de voir un problème, quel qu’il soit dasn sa totalité, créant ainsi toujours plus de solutions inadéquates et incomplètes créant à leur tour de nouveaux problèmes dans une complexité croissante.


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