@Spartacus
Jugement
sévère. Est-il juste ?
L’efficacité
de notre fonction publique est une vraie question.
En couple
avec une personne ayant travaillé dans le public, moi-même dans l’industrie
privée (retraité), j’ai pu observer avec ma femme deux mondes très différents.
Le privé, c’est
une pression terrible, celle de la concurrence internationale. A chaque pas, on se pose la question :
comment optimiser, comment produire moins cher, comment gérer les humains pour
qu’ils se sentent bien et donnent leur maximum. Veiller à promouvoir les vrais
talents, à ne jamais laisser pourrir une situation de conflit. Quand le produit
marche bien, que la situation économique n’est pas mauvaise, on peut être très
heureux dans une boite privée bien gérée. Un peu comme dans une bonne équipe de
foot qui marche bien.
Le public, c’est
tout autre chose, un autre monde. Il fut un temps où la mission de service
public était sacrée (le sacré issu de la révolution de 1789, après le sacré
religieux). Cette notion de sacré s’est effacée, sauf dans certains métiers
(militaires …). Comme motivation, il subsiste la notion de carrière, mais le
milieu est assez figé, avec des critères de promotion souvent opaques. La
cogestion encadrement/syndicats - révolutionnaires mais qui ne feront jamais la
révolution - assure un équilibre peu motivant, car souvent paralysant.
En termes d’efficacité, le résultat est assez
médiocre, mais l’efficacité n’est pas l’objectif
premier. Continuité du service, stabilité, pérennité, sécurité, respect de l’égalité
des citoyens/usagers devant la loi et les prestations servies caractérisent
davantage la fonction publique.
Les
fonctions publiques allemande, britannique, danoise … seraient-elles plus
efficaces que la nôtre ? C’est possible, on n’en sait trop rien, sujet
tabou, des analyses l’affirment.
Mon
impression : la fonction publique a perdu la flamme, le bonheur de servir,
d’enseigner. Une armée de semi-dépressifs, de malheureux plus que de « branleurs de la gamelle de l’Etat »
comme vous l’écrivez. Reste plus qu’à s’accrocher aux zavantagezakis (tout à
fait honorables au demeurant, ils ont raison), comme on le constate dans la
bataille pour les retraites, mais c’est assez triste s’il n’y a plus que ça.