Alors que je
parlais cinéma, cela n’a pas raté ;
on vient me parler de clichées et de caricatures sur le Maroc. Sur ce que je
dénonçais justement dans mon article le
tryptique : prostitution, drogue et intégrisme comme si ce pays ne vivait que par cela et pour ça.
Pays millénaire par les dynasties que l’ont dirigé le Maroc n’est certainement pas une république bananière et n’est non plus à comparer avec les monarchies du Golfe crées
au début du siècle dernier par les
anglais ou les autres pays du Maghreb (anciennes possessions ottomanes et
ensuite françaises)
. A rappeler que c’est
le seul pays qui a échappé à la domination ottomane qui a duré plusieurs siècles sur l’ensemble
des pays arabes. Pays pauvre certes -un des rares des pays arabes qui n’a pas
une goutte de pétrole- avec les tares inhérents aux pays pauvres, le pays se développe
à son rythme assurant la stabilité de toute la région. Tout n’est pas rose dans
le pays mais il ne peut être réduit à des clichés ou des caricatures.
Et pour
mettre fin aux idioties de ceux à qui viennent pourrir mes articles sur le Maroc avec des
insultes ou autres invectives sur le pays, lire ceci.
Extrait du
discours de Lyautey à la chambre de commerce de Lyon, 29 février 1916.
"Alors
que nous nous sommes trouvés en Algérie en face d’une véritable poussière, d’un
état de choses inorganique, où seul le pouvoir constitué était celui du dey
turc effondré dès notre venue, au Maroc, au contraire, nous nous sommes trouvés
en face d’un empire historique et indépendant, jaloux à l’extrême de son
indépendance, rebelle à toute servitude, qui jusqu’à ces dernières années,
faisait encore figure d’État constitué, avec sa hiérarchie de fonctionnaires,
sa représentation à l’étranger, ses organismes sociaux dont la plupart
subsistent toujours, malgré la défaillance récente du pouvoir central. Songez
qu’il existe encore au Maroc nombre de personnages qui, jusqu’il y a six ans,
furent ambassadeurs du Maroc indépendant à Pétersbourg, à Londres, à Berlin, à
Madrid, à Paris, accompagnés de secrétaires et d’attachés, hommes d’une culture
générale, qui ont traité d’égal à égal avec les hommes d’état européens, qui
ont le sens et le goût des choses politiques : rien de similaires en Algérie ou
en Tunisie. A côté de cet état-major politique, il existe également un
état-major religieux qui n’est pas négligeable. Le ministre de la justice
actuel du sultan a professé pendant des années à l’université d’El-Azar au
Caire, à Stamboul, à Brousse, à Damas, est en correspondance avec les oulémas
jusqu’aux Indes, et n’est pas le seul qui soit en relations avec l’élite
islamique d’Orient. Il existe enfin une équipe économique de premier ordre
composée de gros commerçants qui ont des maisons à Manchester, à Hambourg, à Marseille,
qui y sont généralement allés eux-mêmes..."