Maroc : cinéma et « misérabilisme » au festival du film de Marrakech
Les films du dernier festival de Marrakech qui s’est déroulé du 29 novembre au 7 décembre se suivaient mais ne se ressemblaient pas. Plus des films étaient dans le beau, le drôle, l'intelligent, le surprenant et dans les fictions plus généralement dans le cinéma, plus les deux films marocains présentés en grande salle étaient dans une description caricaturale et sombre de la société marocaine.
Le 1er film "Adam" projeté traite dans une histoire émouvante certes de la question du sort réservé par la société marocaine aux femmes qui enfantent hors mariage. Oui, sur le plan cinématographique, c'est un bon film, les acteurs sont dans leur rôle si on peut employer l'expression et avec une bonne réalisation bien que le scénario laisse à désirer si on peut parler de scénario mais le film ne déroge pas à la ligne directrice de cinéma de M Nabil Ayouch producteur et réalisateur ralliant un certain "misérabilisme à une vision sombre de la société marocaine.
Le deuxième film est "Le miracle du Saint inconnu". Le film est en compétition et représente le Maroc d'un jeune réalisateur M El Jam dont c'est le premier long métrage et qui traite lui des marabouts, de charlatanisme. On se croirait dans le Maroc du début du siècle avec une scène incroyable d'implantation de dents à un chien par un coiffeur charlatan de village. Les acteurs de ce film la aussi sont sublimes mais la n'est pas la question comme je l'ai mentionné pour le premier film.
M Bensalem Himmiche ancien ministre de la culture, écrivain et scénariste marocain de langue arabe avait placé ce genre de film dans ce qu’il avait appelé le « triptyque impur ou souillé du cinéma marocain » à savoir, le sexe la drogue et l’intégrisme comme si ce pays ne vit qu’avec et par cela. Nous n’avons ni défis sociaux, politiques et économiques auxquels il faut faire face et qui méritent d’avoir leurs places au cinéma, ni des réussites qu’il faut mettre en valeur pour donner des exemples et de l’espoir à notre jeunesse dans le pays. Bensalem Himmich, avait ainsi dénoncé il y quelques années déjà dans un article publié par le journal électronique Hespress notamment le misérabilisme dépeint dans ces films ainsi que les subventions accordées à ce genre de films des deniers publics pour des créations artistiques .
En effet dans le cinéma, nous voulons de très bonnes fictions, nous avons dans notre pays de très beaux paysages, une diversité culturelle et musicale remarquables mais aussi de belles histoires d'hommes et de femmes extraordinaires qui méritent d'être portées à l'écran. Parce que les réseaux sociaux, les journaux papiers et électroniques nous servent chaque jours notre dose quotidienne avec force détails les maux de toutes sortes de notre société. Si des étrangers en mal de pittoresque et d'exotisme et confortant des clichés qu'ils ont déjà sur notre pays adorent ce genre de films et explique les aura qu'ils ont dans les festivals internationaux ; pour nous dans le pays de grâce faites nous plaisir donnez nous des films qui doivent d'abord nous dévêtir, croire en l'avenir de ce pays en montrant des exemples. On n'en peut plus de ce cinéma sombre qui nous renvoie l'image la plus négative qui soit de notre société et de notre pays.
Et comme il fallait s'y attendre, aucun prix pour "Le Saint Inconnu" sélectionné pour représenter. le Maroc Mauvais choix du film du réalisateur El Jam. Les sélectionneurs étaient peut être induits en erreur par ses sélections dans d'autres festivals pour son aspect pittoresque et exotique et non cinématographique.
La 18e édition du Festival international du film de Marrakech est à saluer car elle a permis aux festivaliers de découvrir pas moins de 98 films provenant de 34 pays répartis en plusieurs sections : "La Compétition officielle", "les Séances de gala", "une section Hommage au cinéma australien", "les Séances spéciales", "Le 11e Continent", "le Panorama du Cinéma marocain", "la section Jeune Public", "les Projections Jemaa El Fna", "le Cinéma en audio description" et "la section Hommages". A saluer aussi, les hommages rendus à des icônes du cinéma marocain et international ( Mouna Fettou, Bertrand Tavernier et Robert Redford), le choix et la diversité des films venant de nombreux pays ainsi que la la diversification des plates-formes de projection.
8 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON