@Pascal L
Extrait de mon article sur les dieux criminels :
Nous sommes généralement convaincus que, au-delà des croyances personnelles de dirigeants américains, israéliens, palestiniens ou arabes hors terroristes « officiels », les politiques menées par ces gens ne font pas référence aux dieux mais uniquement à des facteurs géopolitiques, économiques et sécuritaires selon des intérêts bien compris qui, s’ils n’ont le plus souvent rien à voir avec l’intérêt général, n’ont en tout cas rien de spécifiquement religieux.
Grave erreur.
Grave erreur si on en croit le théologien et philosophe franco-libanais Antoine Fleyfel (1), auteur d’un ouvrage intitulé Les dieux criminels sorti en 2017. Un livre à consommer avec sidération. Le livre est une thèse sur les trois grands mouvements eschatologiques religieux actuels qui sont au cœur d’une part de la politique USA-Israël en matière de « gestion » du conflit israëlo-palestinien et de leur géopolitique moyen-orientale en général, d’autre part au coeur de la mouvance islamique djihadiste dont Al-Qaïda et l’Etat Islamique sont les fers de lance.
L’eschatologie désigne le ou les discours relatifs à la fin des temps qui, selon les religions du Livre (les seules concernées ici), arrivera bientôt si certaines conditions sont remplies. Et ces conditions, aussi ridicule que cela puisse paraître au premier abord, sont justement au centre des manœuvres géopolitiques des USA, d’Israël et des fondamentalistes islamiques depuis la création de l’Etat d’Israël en 1948 par les Nations Unies, et plus encore depuis l’extension du territoire israélien au fil des guerres, à commencer par la guerre israélo-arabe de 1948-49 (déclarée par les arabes le jour de la déclaration d’indépendance d’Israël) qui donna une première opportunité à Israël d’annexer les terres initialement réservées par l’ONU pour la constitution d’un Etat Arabe à côté d’Israël.