Pour Lévi Strauss, dans « Les
structures élémentaires de la parenté », c’est justement l’interdit de
l’inceste qui a permis la formation de la société dans le sens où, suite à cet
interdit, les individus ont été forcés d’élargir leurs relations à des groupes
sociaux autres que le leur : l’exogamie.
C’est la prohibition de l’inceste qui fonde la possibilité
de toute société, puisque cet interdit relève à la fois de la nature et de la
culture. Les solutions pour satisfaire à cette interdiction définissent la
nature de l’échange matrimonial, qui est « le
passage du fait naturel de la consanguinité au fait culturel de l’alliance ».
Les structures élémentaires de la parenté ont pour fonction
de déterminer quels conjoints sont interdits et de prescrire la catégorie
d’individus à épouser selon les trois types de relations de parenté toujours
données dans la société humaine : consanguinité, alliance, filiation, ce qui
fait apparaître la signification
profonde de la prohibition de l’inceste comme condition primordiale de
l’échange (travaux liés à la psychanalyse freudienne : interdiction de
l’inceste, et à celle de JUNG : archétype de la trinité).
En renonçant à la consanguinité, l’homme s’astreint à
pratiquer des échanges (dont la femme est le plus important) avec autrui.
La pédophilie (ou la pédérastie) est un tout autre sujet.
Dans certaines sociétés (Papous de Nouvelle-Guinée), les garçons vivaient avec
les adultes mâles dans des maisons séparées de celles où vivent les filles et
les femmes. Il n’est pas exclu que les males adultes aient des relations
sexuelles avec les males enfants. Rien n’est dit sur ce qui se passait dans la
maison des femmes. D’une manière générale, y compris dans notre propre société,
il semblerait que l’homosexualité féminine et les relations avec des jeunes
filles dès lors qu’elles sont pubères, ne fasse pas lever autant de boucliers
que dans l’autre camp.