@njama
Je ne reviendrais pas sur l’appellation fils de l’homme/fils de Dieu qui a été très bien traitée par Jonas, mais sur l’authenticité de l’Evangile de Jean. La plupart des historiens du siècle passé font remonter l’Evangile de Jean au texte grec écrit à la fin du premier siècle, mais les éléments qui le font remonter à la première moitié du premier siècle sont si nombreux que les historiens le reconnaissent aujourd’hui.
Jean est d’abord un historien accompli, car tous les éléments de contexte s’avèrent exact aujourd’hui. L’auteur avait donc une connaissance réelle et fine de la situation du début du premier siècle.
Il n’est jamais fait allusion à la réalisation de la prophétie de la destruction du Temple de Jérusalem qui a eu lieu en 70. Si ce texte avait été écrit après 70, il en aurait été fait mention.
Pierre et Jean ont été arrêté et convoqué devant le Sanhedrin (actes 4, 7) dans les premières années après la mort et la résurrection de Jésus. Nul doute qu’ils ont préparé leur défense orale en parlant de la vie de Jésus. Il est probable que cette défense soit les prémices des Evangiles de Marc (compagnon de Pierre) et Jean. Cette défense a été prononcée en araméen qui la langue d’écriture de tous les Evangiles. On va retrouver les traces de cet oralité dans la version araméenne de ces Evangiles, ce qui confirme que les versions araméennes sont antérieures.
Votre remarque sur le caractère non historique de l’Evangile de Jean est l’exact inverse de la parole de Benoît XVI : « une foi qui abandonne ainsi la dimension historique devient réellement de la « gnose » ». Effectivement les hérésies gnostiques sont toujours parties d’une déformation de cet Evangile de Jean, tandis que les hérésies messianiques (comme l’islam) sont parties d’une déformation de l’Evangile de Matthieu. Jean connaissait déjà le mouvement des Ébionites (messianiques) et a précisé des points qui peuvent être mal interprété chez Matthieu. Les quatre Evangiles forment donc un tout cohérent si nous voulons éviter les dérives.