@JPCiron
En
fait, j’ai le sentiment qu’une Administration type CSA (qui
répond d’une manière ou d’une autre au monde politique)
convient
parfaitement à
ces « structures étrangères ».
Car
le monde Politique est malléable et la Justice (du moins de ce
côté-ci de l’Atlantique) ne l’est guère.
Dans
d’autres pays de ce côté de l’Atlantique, peut-être. Disons
surtout en Italie, à un certain degré en Espagne. Mais en France,
la justice est en réalité très malléable (traduire : servile).
Elle a déjà su démontrer sa grande capacité à servir les
intérêts de l’État lorsque nécessaire (entre les affaires
Saint-Aubin, 18 octobre 1961, Boulin, Bérégovoy, de Grossouvre,
AZF, Concorde, Borrel, Bugaled Breizh etc... etc...), et on le voit
encore maintenant avec le peu d’empressement à poursuivre et
condamner les violences policières, et au contraire son empressement
à leur trouver toutes les excuses possibles aussi minables
soient-elles, empressement aussi à condamner les manifestants. Il
peut arriver que dans des affaires vraiment mineures elle déjuge
l’exécutif, ce qui lui permet de se donner une pseudo-image
d’indépendance un peu faccile, qu’on peut qualifier d’à bon marché.
Il y a certes eu les pressions imposées par la Cour européenne des
droits de l’homme de Strasbourg, qui a lui imposé une jrisprudence
plus favorable aux droits humains, mais il ne faut pas se faire
d’illusion à ce sujet, elle n’attendrait qu’un relâchement de cette
institution.
Si
le CSA est sans doute un peu plus malléable, et plus prévisible,
cette faible différence ne suffirait pas à justifier d’étendre ses
pouvoirs. Alors pourquoi le faire ? Sans doute parce qu’il est plus
souple d’intervention, c’est-à-dire beaucoup plus rapide, et qu’il
peut s’auto-saisir. Il serait plus simple d’obtenir une jurisprudence
prévisible avec une procédure allégée et pouvant être répandue
plus rapidement. Quant à la juridiction suprême en charge des
recours contre ses décisions, ce serait certainement
l’administrative, autrement dit le Conseil d’État. Comme c’est déjà
le cas au sujet de toutes les sanctions qu’il prend en matière
d’audio-visuel, lesquelles peuvent être très étendues. Il s’agit
clairement d’un grave empiètement sur les compétences judiciaires
naturelles, mais le Conseil Constitutionnel est là-dessus très
laxiste. Le Conseil d’État, déjà compétent en matière de
contrôle d’internet par le biais de la CNIL, est peu favorable tant
à la liberté d’expression qu’aux droits de la défense, on comprend
plus facilement pourquoi le gouvernement préfère étendre les
pouvoirs du CSA, c’est-à-dire en réalité du Conseil d’État.