• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de velosolex

sur Affaire Adèle Haenel, un débat essentiel passé à la trappe : faut-il interdire les gestes d'affection entre adultes et enfants ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

velosolex velosolex 1er février 2020 12:34

@JC_Lavau
Partir du particulier, pour aller vers le général, c’est la base d’une logique biaisée, à partir du moment où l’on trouvera toujours l’exemple qui nous arrange...Même si la mécanique ensuite de logique est impeccable, les fondations sont fausses
Pour l’histoire, on pourra toujours relire « Lolita » de Kubrick...qui est un roman écrit du point de vue du prédateur, quelque peu psychopathe d’ailleurs, mais au charme certain, pourvu d’un très haute estime de lui même. Qualité essentielle si on peut dire pour s’extraire de la loi commune. 
Il serait intéressant que quelqu’un écrive Lolita du point de vue de la gamine. 
Sur le moment peut être, sous forme de journal de pré ado. 
Puis plus tard, disons trente ans...Une aventure apparait bien différente selon les âge de la vie où on la contemple, et l’on s’en veut parfois d’avoir été naïf. Alors celui qu’on voyait hier comme un héros, n’apparait plus que comme une salaud
C’est ce qui apparait souvent quand le regard de femme prend le pas sur celui de la gamine facilement influençable. C’est l’histoire de l’affaire Matzneff aussi... 
Sue Lyon, qui avait incarné l’héroïne de « Lolita », aurait peut être été capable d’écrire ce remake. Après tout, Kamel Daoud à bien fait une suite de« l’étranger »de Camus, dans « Meursault contre enquête » en prenant le parti et la voix de L’arabe ; ce qui fait un curieux contrepoids à l’histoire initiale

J’ai lu un interview de Sue Lyon, où en elle racontait le tournage de Kubrick en 61. Pour elle c’avait été une expérience très heureuse. Des acteurs et un cinéaste qui la respectaient, qui étaient aux petits soins dans les meilleurs sens du terme, et surtout qui la laissaient à sa place d’enfant. Pourtant, elle n’était pas dupe, dit elle plus tard dans un interview récent. Mais simplement au niveau théorique. Le milieu charnel ne la concernait pas. Elle y était étrangère. Comme ses autres copines elle était au courant de bien des choses, et le rôle de soubrette qu’elle jouait dans le film, manipulant parfois son démiurge, l’amusait mais ne la concernait pas. Elle n’était qu’une enfant, et plus tard elle remerciera chaleureusement cette équipe de l’avoir sauvegardé. Ses autres expériences cinématographiques furent moins heureuses, et la laissèrent désabusée sur ce milieu. Mais ce qu’elle exprimait était précieux, brodant sur cet entre deux, où elle devait être préservée, car pas encore dans la cour des grandes. Il n’y a juste que la loi heureusement, pour le défendre, quand des imbéciles ou des pervers font semblant de ne pas comprendre


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès