Quand même, l’auteur met le doigt sur un point fondamental : notre rapport au travail.
Le travail reste le meilleur moyen de se sentir intégré. C’est notre identité, notre ancrage. Demandez donc à n’importe quel chômeur, à n’importe quel marginal, à n’importe quel SDF, si l’inactivité prolongée et forcée est le paradis absolu. Les gens ont besoin de se sentir utiles à la société, on est faits comme ça. Après, il y a le problème des conditions de travail, dures, hiérarchiques, voire esclavagistes, qui minent les individus. Mais il ne faut pas confondre le principe et l’application.
Beaucoup de gens s’emmerdent et dépriment dès qu’lls sont en retraite. Le taux de mortalité chute brusquement peu après le départ d’ailleurs. Les survivants souvent passent leur temps à faire des mots croisés, à regarder des nocceries à la télé, à promener leur chien huit fois par jour pour voir du monde, à s’engueuler avec leur conjoint, à lire Quinté +. Le pied quoi !
Certes, il y a ceux qui partent de temps en temps avec MSC ou Costa Croisières, qui gardent leurs petits-enfants, qui aident leurs enfants à retaper leur maison, qui se décident à apprendre l’espagnol, mais globalement c’est souvent le sentiment d’ennui qui domine, et surtout le sentiment d’être en-dehors de tout.
Et je ne parle pas des retraités qui se retrouvent complètement seuls et isolés une fois le lien avec les collègues rompu au fil des ans, et finissent par mourir bouffés par leur chien ou momifiés sur le canapé, télé allumée pendant des mois...
Pourquoi ne pas penser plus loin et revoir notre rapport au travail ?
Poser dès le départ que le travail doit être vu d’abord comme une activité épanouissante, et tout mettre en place pour qu’il le devienne vraiment, et pour tout le monde, au lieu de poser comme félicité suprême l’oisiveté totale dès que possible ?
PS : un pays scandinave (la Norvège je crois) a mis en place des boulots juste pour les retraités. Quelques heures par semaine, rien d’exténuant. Les personnes concernées n’ont que du bien à en dire.