@CLOJAC
« Le tirage au sort de grands électeurs, ou de constituants en l’occurrence, ne fait que déporter le problème : Comment éviter qu’ils ne soient pas, comme les élus, soumis aux tentations du pouvoir et ne se laissent pas corrompre ? »
Déjà, tirer au sort des grands électeurs ou des constituants, ce n’est pas la même chose. Dans le second cas cela ressemble au concept de RSV (Random Sampling Voting) développé par David Chaum : on fait voter des échantillons aléatoires sur des propositions concrètes. Cela fait aussi penser aux conventions citoyennes de Jacques Testart. Quelque part, c’est de la démocratie directe, et je pense comme l’auteur (et Sieyès) que cela n’a pas sa place en France pour légiférer.
Mais revenons à votre question.
Ce qu’il faut voir, c’est qu’une fois l’élection terminée, le grand électeur redevient un simple citoyen. Il peut donc subir la pression de proximité autant, voire plus que la pression du capital.
Et pour ce qui est de l’élu, il va bien entendu subir le chant des sirènes capitalistiques, mais s’il se met à voter n’importe quoi, son grand électeur (le gars qui l’a élu, quoi) pourra dire à un micro qu’il ne se sent plus représenté et le représentant perdra toute légitimité, car la seule personne qui aura voté pour lui retirera publiquement sa confiance. Alors bon légalement l’élu pourra continuer à exercer son mandat mais concrètement les choses risquent d’être plus compliquées, surtout si une bonne moitié des mandataires est désavouée.
Ce qu’il faut voir, c’est que l’élection des députés par 577 grands électeurs tirés au sort instaure un canal de communication privilégié entre de simples citoyens et leurs représentants. Cela n’empêche pas les tentations corruptrices des élus, mais cela en atténue les effets du fait du lien réel avec l’électorat.