@Vivre est un village
Proposition 6. La résilience (compétence générale des individus pour surmonter les situations pénibles ou traumatisantes), tout en préservant la santé psychique de l’individu, peut avoir pour effet d’aggraver une pathologie sociale en inhibant la volonté et la capacité de résistance des individus. .
Proposition 7. Tout comme une maladie psychique enferme plus le malade dans son problème qu’elle ne l’engage à le résoudre, une maladie sociale peut donc avoir pour effet et pour fonction de pérenniser et renforcer le système qui l‘engendre. Ainsi, la dissociété suscite des stratégies de défense individuelles (passivité, identification, etc.) et collectives (communautarisme) qui favorisent en réalité son extension au lieu de la combattre.
Proposition 8. La dissociété piège une communauté humaine dans un gigantesque « dilemme du prisonnier » : l‘immense majorité de ses membres aurait intérêt à une société coopérative et solidaire, mais la réaction la plus rationnelle pour la plupart des individus consiste à adopter ou à tolérer le modèle dissociétal de la compétition solitaire.[...](p447)
11) Conclusion provisoire : de l’illusion démocratique « à la « démocratie effective »
- Pour une nouvelle méthode politique
[...]Leur tâche première consiste donc à infléchir les croyances, et le comportement d’une masse critique d’individus.[...](p454)
[...]La majorité résiliente n’a pas besoin d’être convaincue par un exposé détaillé des politiques alternatives. Elle sait déjà parfaitement que la dissociété est détestable et que n’importe quelle société faisant une plus large part à la coopération et la solidarité lui serait préférable. Elle est en revanche inconsciente de sa responsabilité directe dans l’extension de la dissociété, et son inconscience est en « grande partie fondée sur sa certitude de n’avoir aucun pouvoir pour changer quoi que ce soit à l’orientation des politiques publiques. Cette certitude est, notamment, l’effet le plus réussi de l’intoxication par la culture néolibérale : la politique ne peut rien ; chacun n’est responsable que de soi, et non du reste du monde, puisque le monde et son histoire sont régis par des lois naturelles irrévocables. Mais le sentiment d’impuissance du simple citoyen se fonde aussi sur une réalité politique et institutionnelle qui constitue la clé de l’ultime énigme soulevée par mon enquête.[...](p454)