Le nombre de comptes dans ces banques de banques se comptent en milliers. Les procédures d’ouverture de compte sont autrement plus complexes que dans votre banque « grand public » et nécessite aussi une infrastructure administrative, légale, informatique. Bonne chance pour essayer de faire passer votre société écran pour une banque ou la filiale financière d’un groupe ayant pignon sur rue, comme, par exemple General Motors ou Renault ou Air Liquide.
Et pourquoi est-ce Mr Sarkozy essaierait d’ouvrir un compte chez Clearstream via des « sociétés-écrans » comme vous l’envisagez, alors qu’il est bien plus facile d’ouvrir un compte numéroté (via une « société-écran » si vous voulez ) dans quelques banque de paradis fiscaux (ou il y a des dizaines de millions de comptes) , de venir faire discrètement déposer l’argent en cash (pas possible chez Clearstream/Euroclear), puis de faire transiter l’argent de pays en pays en toute discrétion. Et si un jour il y avait enquête, vous pouvez être sur qu’elle durerait des lustres, vu les obstacles juridiques et autres. Les chambres de compensation traitent des operations sur titres, et dénouent des transactions entre banques internationales.
Non, essayer d’utiliser Clearstream, comme particulier, pour faire des opérations douteuses est un scénario délirant. Et c’est pour ca qu’il y a bien deux affaires, comme le souligne l’article.
La première, la « vraie » affaire Clearstream a été enterrée magistralement par la justice luxembourgeoise. On n’en apprendra sans doute plus rien, malgré tous les efforts de D. Robert.
La deuxième est presqu’un vaudeville. Elle concerne cette falsification de liste de comptes, dans un contexte de politique franco-française. Quand on connait un peu la machinerie financière (j’ai travaillé 6 ans dans l’informatique d’une chambre de compensation), le lien avec la première affaire relève du grotesque.