@Patrick Samba

Sans parler du fait que le taux de létalité serait bien plus représentatif de la situation, le taux de mortalité de 0,0002% que vous indiquez est sujet à caution.

Pour commencer, vous incluez dans la population de référence des régions éloignées qui n’ont pratiquement pas connu l’épidémie. Il serait beaucoup plus pertinent de limiter par exemple cette statistique à la province chinoise de Hubei, qui a été effectivement touchée par le virus et dont la population de 60 millions d’habitants est comparable à celle de la France. Comme on y a recensé 3153 victimes, le taux de mortalité dû au virus s’établit actuellement à 0,005%.

Vous auriez également pu citer la situation de l’Italie, qui compte aujourd’hui 6078 décès pour 61 millions d’habitants, soit un taux de mortalité de 0,01%, chiffre qui est d’ailleurs provisoire et en constante augmentation.

Donc, comparé à la grippe en France, et si l’on s’en tient aux statistiques italiennes, le covid-19 s’avèrerait pour l’instant seulement 1,5 fois moins mortel à l’échelle nationale, et non pas 75 fois moins comme vous le suggérez.

Et avec plus de 600 morts supplémentaires par jour, le taux de mortalité du covid-19 en Italie ne tardera pas à dépasser bientôt celui de la grippe, d’autant plus que, de l’autre côté des alpes, le système de santé est totalement dépassé devant le nombre exponentiel de cas graves, et qu’il ne parvient déjà plus à prendre en charge tous ceux qui pourraient être sauvés.

Par ailleurs, vous oubliez de préciser que si le taux de mortalité est aussi réduit en Chine, c’est parce qu’on y a imposé un confinement total des populations afin d’empêcher l’emballement de l’épidémie. De même en l’Italie et en France, avec néanmoins un confinement relativement moins stricte et plus tardif.

Or, on n’a jamais pris de mesures d’une telle ampleur contre la grippe saisonnière !

Quelques connaissances dans la dynamique des épidémies vous auraient permis de conclure que le taux de mortalité apparemment encore faible induit par ce nouveau virus a bien plus à voir avec le ralentissement volontaire et drastique de sa propagation qu’avec une moindre dangerosité supposée. Vous auriez également su que, compte tenu du caractère exponentiel de la propagation, un confinement trop souple ou un retard de quelques jours dans sa mise en œuvre suffit à augmenter le taux de mortalité de plusieurs ordres de grandeur. Prise trop à la légère, une épidémie peut facilement passer d’une situation maîtrisée à une catastrophe majeure.

Enfin, les statistiques chinoises restent provisoires, car faute d’informations suffisantes sur l’immunisation effective des populations, pour l’instant nul ne peut assurer que l’épidémie ne re-démarrera pas après la levée des mesures de confinement.