D’un point de vue technique, ce n’est pas faux vu que la faille invoquée dans cette abrogation était le fait que la loi ne pouvait contraindre le contenu d’un programme scolaire. Mais le plus étonnant était la cohabitation de deux lois contradictoires : la loi Taubira, demandant la reconnaissance de l’existence de l’esclavagisme, et la loi sur les rapatriés, évoquant le rôle positif de la colonisation.
Mais dans l’esprit, la loi Taubira était beaucoup moins polémique que la loi sur les rapatriés : si le rôle positif de la colonisation est un concept purement subjectif, l’esclavagisme était un fait avéré. La loi Taubira demandait à ce qu’un fait historique comme l’existence de la traite négrière en France ne soit pas omis des programmes d’histoire (alors qu’on a souvent tendance à ne considérer la traite négrière que comme un problème Américain) là où la loi sur les rapatriés demandait à ce que les enseignements prennent en compte un rôle positif de la colonisation, ce qui est plus difficile.
Car si il est difficile (et il faudrait être un bon historien pour répondre à cela, et pas un simple politique) de savoir si la colonisation a réellement été plus positive que négative, l’existence de la traite négrière est un fait incontestable, personne (pas même le frontiste le plus négationniste) n’osera dire qu’il n’y a jamais eu d’esclavagisme dans les colonies françaises !