Menaces d’effondrement de certains
Etats du continent Africain
Nul n’est censé ignorer que l’Afrique
est confrontée à une explosion démographique , de grandes
inégalités de revenus , sur fond d’appareils d’Etat corrompus . Le
continent, qui regroupe deux milliards d’habitants subit de plein
fouet le dévissage du prix du baril de pétrole , tombé récemment
en deçà de 25$(Brent Mer du Nord ), son cours aujourd’hui est de
23,48 $ . L’Afrique sera très vulnérable aux politiques menées
par les pays riches tant qu’elle exportera ses matières premières
aux cours volatiles en attendant de recevoir en retour des ressources
financières aléatoires .
Dans ce contexte , trois pays ,
l’Algérie, l’Angola et le Nigéria sont fortement dépendants de la
production d’hydrocarbures .
Avec une économie rentière fondée
sur le pétrole qui représente 95% des exportations et plus de 60%
des recettes fiscales , la marge de manœuvre de l’Etat Algérien
est limitée dans un pays où la situation économique se dégrade
inexorablement . Pour équilibrer son budget, le pays aurait besoin
d’un baril à 116 $ , au niveau de production actuel . A cela se
juxtapose une crise politique et sociale aiguë.
En Afrique Australe , l’Angola,
deuxième producteur de pétrole du continent , qui représente 40%
de son PIB , peine toujours à se relever de la chute des cours de
l’or noir entamée à l’été 2014 . Bien que puissance politique et
militaire régionale, on y observe une grande corruption au niveau
des élus et des milieux d’affaires .
En Afrique de l’Ouest le Nigéria
, première puissance et pays le plus peuplé d’Afrique peine à
diversifier une économie très dépendante aux revenus pétroliers
qui représentent 90% des exportations et les deux tiers des recettes
fiscales . Tout en abritant plus de personnes vivant dans l’extrême
pauvreté qu’aucune autre nation, une grande criminalité organisée
menace le cœur de son système .
Dans le même temps, la « ruée
vers l’Afrique » pour y trouver des marchés et y contrôler les
abondantes ressources naturelles est de plus en plus d’actualité .
On y retrouve la France, ancienne puissance coloniale , la Russie, la
Chine , le Japon, les pays du Golfe persique ...Leurs dirigeants
sont-ils conscients que la guerre des prix du pétrole déclenchée
par l’Arabie Saoudite lors du week end du 7 mars dernier aura des
répercutions dramatiques et non quantifiables sur les pays
producteurs , tant qu’elle perdurera ?