Pour info, les députés signataires (qui ne sont plus que 39 suite à la défection d’un d’entre eux, Philippe Vitel, qui a cédé aux pressions du groupe UMP de l’Assemblée Nationale), on rappelé dans le courrier adressé à Chirac qu’ils se réjouissent que, conformément à la Loi reconnaissant la traite et l’esclavage comme un crime contre l’humanité,le 10 mai soit désormais la journée nationale commémorative de l’abolition de l’esclavage, ce qui est justice rendue, en particulier à leurs compatriotes d’outre-mer.

Toutefois, faisant suite au débat suscité par l’article 4 de la Loi du 23 février 2005 portant reconnaissance de la Patrie et contribution nationale en faveur des rapatriés qui a été déclassé par le Conseil Constitutionnel estimant qu’il ne relevait pas du champ législatif, un certain nombre de parlementaires souhaite que l’article 2 de la Loi du 21 mai 2001, qui précise que « Les programmes scolaires et les programmes de recherche en histoire et en sciences humaines accorderont à la traite négrière et à l’esclavage la place conséquente qu’ils méritent »,soit également abrogé en ce qu’il ne relève pas, lui non plus, du domaine législatif .

Par ailleurs, commémorer la tragédie de l’esclavage, ce n’est pas seulement dénoncer celui pratiqué par l’Europe entre le XVIème et le XIXème siècle qui déporta 11 millions d’Africains ; c’est aussi dénoncer celui perpétré par le monde arabo-musulman entre le VIIème et le XXème siècle qui fit 17 millions de victimes et celui pratiqué par le pouvoir tribal africain qui toucha 14 millions de ses congénères.

En Afrique, c’est la colonisation qui mit fin à l’esclavage, et ce fut en France l’un des arguments évoqué par la Gauche républicaine d’alors...

Commémorer, c’est aussi et surtout dénoncer l’esclavage qui continue aujourd’hui dans l’indifférence malgré les rapports de l’ONU, sans aucune sanction pour les Etats complices comme la Mauritanie, le Niger, le Soudan et bien d’autres...