@troletbuse
Ni mougeon ni parano, il faut faire le tri, ce n’est pas en tout ou rien. Ceux qui croient au père Noël sont ceux qui pensent qu’on n’est pas déjà pisté par divers moyens par des organismes et des sociétés (ce que nous savons tous deux), et ce pour des objectifs plus pernicieux que de savoir si on a croisé quelqu’un de contaminé. Du reste, sur ce point, je suis d’accord que ce n’est pas vraiment exploitable, puisque on en croise certainement plusieurs par jour, et comme le R0 est de 2 à 2,5, leur contaminance est limitée (c’est 5 à 10 fois plus pour la rougeole). ça ne pourrait servir qu’au tout début d’une épidémie.

La question de l’autorisation légale du traçage permanent par l’état se pose (d’où ma remarque sur la pérennité), j’y suis opposé, mais sans illusion car il y a une sorte d’ineluctabilité technologique (un adage dit que ce qui est faisable finit toujours par se mettre en place). Le consentement collectif se fait sur la perception de l’« apport » par rapport à la « contrainte », on a connu ça (je l’ai cité) avec la vidéosurveillance ou les radars de vitesse (qui désormais peuvent aussi nous « tracker » ...ou traquer, mais si ça permet de retrouver un automobiliste en délit de fuite après avoir écrasé un enfant, le consentement sera élevé).

Mais ce qui me hérisse, c’est que sans même un vote du Parlement, tout le pays puisse être mis en réclusion forcée à domicile, et cela constitue un « précédent » qui m’interpelle davantage encore que le tracking. A la prochaine épidémie, pic de pollution, risque terroriste, insurrection ou je ne sas quoi, on pourrait nous refaire le coup. Macron s’est manifestement fait forcer la main par ses comités médicaux, car le 12 Mars il partait vers un confinement sélectif (>70 ans) dont le principe me parait plus adapté à la situation, mais la mesure sera désormais dans l’arsenal jurisprudentiel. Il ne s’agit pas de mon cas personnel, j’habite en environnement rural, avec jardin, mais pour ceux qui se trouvent à plusieurs dans un petit appartement, c’est coercitif.