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Commentaire de Didier Garreau

sur Crise du coronavirus, développement durable et nouvel ordre mondial


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Didier Garreau 16 avril 2020 03:19

Bonsoir Christophe,


J’avais déjà noté la faiblesse de l’impact de la pandémie de coronavirus sur la mortalité. Je l’avais aussi mise en relation avec l’incroyable confinement de la moitié de la population de la planète, me disant qu’il fallait tenter de trouver une explication à cette réaction disproportionnée. J’avais noté aussi l’obsession médiatique à nous asséner chaque jour une somme de morts, comme si, en temps normal, personne ne mourait. Votre démonstration claire et documentée m’a totalement convaincu. Elle m’a aussi perturbé car elle nous mène vers des raisonnements « complotistes » auxquels on peine à adhérer dans la mesure où ils dévoilent une malveillance qu’on rechigne à attribuer à des êtres humains. J’ai beaucoup réfléchi à l’effondrement qui nous guette et je suis même en cours de rédaction d’un ouvrage qui tente de définir les ressources dont nous disposons pour nous en sortir. La « crise » du coronavirus vient bousculer cette réflexion. Évidemment, le cours des choses prend une tournure particulière, assez éloignée de ce que l’on pouvait imaginer. Je partage avec vous le constat que nous sommes gouvernés par des fous ; ceci, paradoxalement, peut apparaître comme un espoir, si l’on se dit que les fous, ordinairement, ne parviennent pas à a leurs fins et que si nous faisons preuve de sagesse, nous devrions triompher de leurs projets suicidaires.

Car, en effet, des menaces nucléaires, climatiques et biologiques pèsent sur nous et on se demande si les furieux de pouvoir ont pris la mesure des risques physiques qui en découlent pour l’ensemble de l’espèce humaine. Pensent-ils – ici on frise le complotisme dans ses dérives les plus radicales – résoudre le problème par une diminution substantielle de la population mondiale ? Sans doute, l’éducation de ces dominants a-t-elle travaillé à leur faire vaincre l’empathie, la common decency, qui vient naturellement à chacun.

Mais voilà : ces personnes détiennent le pouvoir, celui qui les aveugle sans doute mais aussi celui qui les rend redoutables. L’émergence d’un pouvoir mondial contribuera, s’il advient, à distancier encore davantage qu’aujourd’hui les conséquences vitales des décisions d’en haut des souffrances qu’elles génèrent pour la plupart au quotidien. En tout cas, une telle éventualité rendrait difficile et héroïque une quelconque résistance, étant donné les ressources technologiques aujourd’hui à la disposition des pouvoirs.

Pourtant, si votre démonstration me plonge dans la tristesse et me décourage, je reste persuadé que notre seule chance consiste en une révolution existentielle et axiologique : je veux dire qu’il s’agit de déconstruire le piédestal d’argile d’une domination fondée sur l’idéal de la richesse, de la consommation ostentatoire et de signes de luxe qui persuade les dominés de leur infériorité. Il faut que chacun se déprenne de cette fascination invalidante et s’émancipe enfin, se jugeant capable de se saisir de n’importe quel savoir pour n’en pas laisser le simulacre à ces ectoplasmes qui nous gouvernent. En d’autres termes, le remède ne peut venir que d’en bas.


Merci pour cet excellent article.


Didier Garreau


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