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Crise du coronavirus, développement durable et nouvel ordre mondial

 Face à la nouveauté de l’événement auquel nous sommes confrontés – la crise du coronavirus et le confinement – il convient de faire un bilan provisoire de la situation pour comprendre, pour autant que cela est possible, ce qui nous arrive.  

Les médias dominants nous abreuvent quotidiennement d’informations toutes plus anxiogènes les unes que les autres, avec pour résultat la peur collective. Donc, tout le monde obéit et respecte autant que faire se peut les consignes de confinement. La première partie de cet article tentera une estimation chiffrée du danger que représente le Coronavirus. Nous nous essayerons ensuite à quelques hypothèses sur le sens de la situation.

 Regardons les chiffres. Au 12 avril 2020, le monde en était à 113 948 décès liés au Covid 19. La France, elle, en comptait 14 393. Les chiffres semblent impressionnants au premier coup d’œil. Cependant, quand nous prenons connaissance de telles statistiques, nous avons tendance à les projeter sur notre quotidien : notre bassin, ville, village, communauté. C’est-à-dire que l’énormité de ces chiffres est inconsciemment mise en parallèle avec les échelles, largement plus restreintes, qui font sens dans notre quotidien. En conséquence, nous sommes impressionnés par l’énormité de chiffres dont la taille ne correspond pas à celle des groupes que nous côtoyons au jour le jour. Nous sommes impressionnés car en peine de réaliser pleinement ce que représentent 15 000 morts quand nous habitons un quartier dans une ville, un village. Nous ne réalisons pas ce que représentent les 67 063 703 habitants de la France parce que finalement, un ensemble si important est complètement inhumain, et la quantification des phénomènes qui touchent une telle population ne peut que nous impressionner. 

 Essayons de comparer à la grippe. Le problème est qu'il est très difficile d’estimer sa mortalité. Il semblerait que dans le monde, environ 470 000 personnes meurent de la grippe chaque année. Le coronavirus est encore loin de ces chiffres ! En France, l'épidémie de grippe de certains hivers s'avère être assez spectaculaire. Ainsi celle de l’hiver 2014-2015 aurait causé 18 300 morts, quand l’hiver 2016-2017 voit un excès de mortalité de 21 200 décès et que 2017-2018 en voit lui 17 900… Mais il est vrai qu’il est bien difficile d’estimer le nombre de morts dus à la grippe comme il l’est rappelé ici. Dont acte ! Sauf que c’est aussi le cas pour le coronavirus. David Spiegelhalter, de l’université de Cambridge, nous dit que beaucoup de personnes qui meurent du Covid seraient mortes de toute façon dans un court laps de temps. Neil Ferguson, modélisateur en chef à l’Impérial Collège de Londres, nous dit même que cela pourrait représenter les 2/3 des décès. Il est à noter que selon l’IHU Méditerranée Infection de Didier Raoult le taux de mortalité chez les patients positifs au Covid est de 0,7 %, quand d'autres affirment qu'en réalité, le taux de létalité se retrouvera, au final, aux alentours de 0.1% 1. En fait, nous ne saurons jamais exactement : ce sont des statistiques quasiment impossibles à réaliser mais on voit que les chiffres sont quand même ridiculement petits. Quand on compare avec certains hivers en France, le moins que l'on puisse dire est que la situation actuelle est incompréhensible car, malgré une mortalité supérieure à celle du Covid aujourd'hui, ils n'ont pas entraîné de confinement, de grande catastrophe médiatisée, juste le silence. Et cela est bien normal car si l'on ne souhaite la mort de personne, le fait est que notre destin est d'être attaqué par des maladies et, parfois, d'en mourir. La vie doit continuer. Pour conclure, il semblerait que le Covid ne soit pas une maladie grave. En terme de mortalité, il se situe au niveau de la grippe. Les symptômes et leur force sont peut-être différents sur certains points mais en terme de mortalité, se sont des maladies proches.

 

En France, nous sommes confinés depuis le 16 mars 2020. C’est un fait sans précédent dans l’histoire, en particulier par son ampleur puisque c’est quasiment la moitié de la population mondiale qui est confinée. L’événement devrait être effrayant tant il indique à quel point nous sommes vulnérables face aux décisions d’un tel centre de pouvoir. Aucun roi de l’Ancien Régime n’aurait eu une telle capacité ! Nous devrions être jetés dans les affres les plus angoissants de voir l’incroyable puissance du pouvoir de notre temps ! Mais non, tout va pour le mieux puisque tout est fait pour notre bien. Donc, nous obéissons.

 

 Crise du coronavirus, développement durable et nouvel ordre mondial

 

Personnellement, je peux obéir dans trois configurations :

 

1/ quand j’ai compris pourquoi on me donne un ordre

2/ quand j’ai confiance en la personne ou l’institution qui me donne un ordre

3/ quand on me violente symboliquement ou physiquement

 

Au vu de ce qui a été écrit plus haut, il est évident que je ne comprends pas pourquoi on me confine. On a une maladie peu dangereuse qui ne frappe, en gros, que les individus âgés et/ou malades et, au lieu de confiner les personnes à risque, on enferme toute la population. Incompréhensible.

 

Pour ce qui est de la confiance, difficile de l’accorder à la caste qui règne aujourd’hui, faisant régner un ordre dur et inflexible mâtiné d’une incompétence ahurissante. Surtout, n’oublions pas à quel point les classes dominantes nous détestent. Les gens sont gentils et croient la communication en apparence bienveillante de l’oligarchie. Ils n’imaginent même pas l’éventualité d’un mal radical qui aurait pris les commandes de nos vies. Pourtant, le fait est que, parfois, la façon dont les classes dominantes nous exècrent refait surface. Judith Butler nous en donne un exemple dans son dernier livre :

Nous en avons vu une belle illustration lors d'une réunion du Tea Party, au États-Unis, durant laquelle le représentant au Congrès Ron Paul a déclaré que les personnes souffrant d'une maladie grave et incapables de se payer une assurance-maladie, ou qui « choisissaient » de ne pas la payer, puisque ce sont ses mots, n'avaient plus qu'à mourir. Aux dires des médias, un cri de joie a retenti, à ce moment-là, dans la foule. […] Il en ressortait clairement que les personnes incapables d'avoir un travail et une assurance maladie appartiennent à une population qui mérite de mourir et qui est, en définitive, seule responsable de sa mort.2

 

Et Butler de poursuivre :

Que faut-il penser du cri de joie sadique de la réunion du Tea Party, qui traduit l'idée que les personnes qui ne peuvent pas se débrouiller pour avoir accès aux services de santé vont, comme il se doit, contracter des maladies ou avoir des accidents qui provoqueront, comme il se doit, leur mort ? Dans quelles conditions économiques et politiques de telles formes de cruauté peuvent-elles apparaître et s'avouer comme telles ? Faut-il appeler cela un désir de mort ? Je fais l'hypothèse qu'il a fallu que quelque chose tourne vraiment très mal, ou aille très mal, et depuis bien longtemps, pour que l'idée de la mort d'une personne pauvre et ou non assurée suscite des cris de joie parmi les tenants du républicanisme du Tea Party, c'est-à-dire d'une variante nationaliste du libertarianisme économique qui a renoncé à toute idée de responsabilité sociale commune avec une logique froide et calculatrice, encouragée et même stimulée, semble-t-il, par un rapport joyeux avec la cruauté.3

 

On en est là. N’allons pas croire qu’il s’agit-là d’un particularisme états-uniens : les oligarchies mondialisées partagent la même haine de ceux qu’elles exploitent. Il faudrait avoir confiance dans ces gens qui nous détestent et jouissent de nous voir jetés dans le malheur ? Cela ne semble pas raisonnable. De plus, quand on réalise la mentalité de ces dégénérés, on se demande bien d’où pourrait leur venir le subit souci qu’ils ont de notre santé. Bizarre bizarre...

 Reste l’obéissance par crainte de la violence. On y est, comme l’explique cet article. C’est bien un État policier et totalitaire qui est en train de naître sous nos yeux. Gageons que toutes les mesures et tout l’outillage technologique mis en place ne perdureront pas après la fin de la crise (si elle se termine…). Cependant, certains de ces dispositifs, les plus importants certainement, resteront : nous pouvons en être certains. De plus, concernant la violence, il ne faut pas oublier la contrainte sociale qui fait que celui qui contrevient aux ordres de confinement prend le risque d’être dénoncé par ses voisins. Toute la malignité de la stratégie réside dans le fait que l’on culpabilise l’individu qui décide de ne pas respecter le confinement pour la raison qu’il mettrait la sécurité des autres en danger. Les ressorts de ce chantage, déjà utilisé pour les vaccins, sont particulièrement puissants. Le collectif serait en quelque sorte dans l’individu, ou plutôt prendrait possession de son corps au nom de sa supposée survie : l’être individuel ne s’appartient plus et se retrouve intégré dans un être collectif qui décide à sa place. Un ami qui habite à la campagne me disait qu’il se prenait à se demander ce que faisaient les véhicules qui circulaient sur la route à coté de chez lui à partir d’une certaine heure : on en est là. Tout cela a comme un goût d'ambiances totalitaires.

 Globalement on peut dire que cela fait longtemps que la dérive totalitaire est enclenchée, certainement depuis bien plus longtemps encore que nous ne l’imaginons. Récemment, le mouvement des Gilets Jaunes a montré l’incroyable violence du pouvoir et les mesures exceptionnelles qu’il a prises alors. Mais n’oublions pas, plus près de nous encore, le décret n° 2020-151 du 20 février 2020, littéralement ahurissant, spécialement quand on se penche sur le point 2 de l’article 2, puisqu’il autorise la collecte de données relatives à la « prétendue origine raciale ou ethnique, aux opinions politiques, philosophiques ou religieuses, à l'appartenance syndicale, à la santé ou à la vie sexuelle ou l'orientation sexuelle ». On voit également, dans les articles 4 et 5, que les personnes fichées n’ont pas accès aux données collectées sur elles et qu’elles ne peuvent s’opposer au fichage. Ce décret a été pris avant le confinement et n’a rien à voir avec le coronavirus. À partir de quand les divers commentateurs vont-ils cesser de dire que la « démocratie est en danger » pour enfin reconnaître qu’elle a cessé d’exister (si tant est qu’elle ait jamais existé en France...) ? Un ordre nouveau est en train d’être instauré. 

 Donc, j’obéis parce qu’on me violente. Parce qu’il est clair que je ne comprends rien aux raisons de ce confinement pour une maladie somme toute peu dangereuse et que je n’ai aucune confiance dans le régime français. Bref, je me sens en danger.

 

 Crise du coronavirus, développement durable et nouvel ordre mondial

 

 Comme je ne comprends rien, il faut travailler par hypothèses. Pourquoi l’oligarchie mondialisée semble-t-elle saccager l’édifice dont elle tire ses immenses privilèges ? Il est en effet clair que le confinement va entraîner une crise économique sans précédent. La question devient encore plus étrange quand on connaît l’existence de l’event 201. Pour résumer, il s’agit d’une rencontre qui a eu lieu le 18 octobre 2019 et dont on ne sait pas grand-chose si ce n’est qu’elle proposait une simulation de pandémie liée à une maladie mortelle causée par un coronavirus (les intervenants de cette vidéo prônent clairement une alliance entre les États et les multinationales faisant ainsi une vraie place à ces dernières dans l’œuvre de gestion du bétail humain, ainsi qu’une coordination planétaire qui ressemble fort à un embryon de gouvernement mondial. Il est question d’une économie mondiale qui reculerait de 11 %, de marchés financiers chutant de 20 à 40 %, du problème des infoxs par les réseaux sociaux, etc. Tout cela est extrêmement troublant au regard de la crise actuelle). Reprenons tout : on a, si les chiffres que j’ai utilisés plus haut sont exacts, une maladie peu dangereuse qui fait quelques dizaines de milliers de morts à l’échelle mondiale, qui engendre une confinement généralisé sans précédent et l’on apprend que les puissants de la planète se sont réunis quelques mois avant cette crise pour prévoir ce qu’ils feraient au cas où cela arriverait… Je ne dis pas qu’ils ont fabriqué le virus. Mais par contre, le fait est que la tragi-comédie qui entoure cette pseudo-pandémie semble tout à fait préfabriquée. Mais alors dans quel but puisque cela détruit l’appareil économique qui autorise l’exploitation du bétail humain par l’oligarchie mondialisée ?

 Il me semble qu’il n’est pas absurde de faire l’hypothèse que cette oligarchie sait bien que le système économique et financier est rongé de l’intérieur, qu’il est en bout de course. L’économie repose sur des montagnes de dettes qui ne seront jamais remboursées, les abus du système financier ont pourri toute la comptabilité des plus grandes banques et des investisseurs institutionnels en général, obligeant les banques centrales du monde entier à inonder la sphère économique avec de l’argent qui n’existe pas. Bref, l’écroulement est de toute façon inéluctable et d’une toute autre ampleur que celui de 2008. Je me dis que la question pour l’oligarchie est de savoir comment gérer l’effondrement sans perdre le contrôle. Il est clair que la recrudescence de mouvements sociaux tels les Gilets Jaunes en France, qui sont clairement liés à l’appauvrissement des populations entraîné par la situation économique dégradée dans laquelle nous sommes déjà, n’a pas dû rassurer les classes dominantes mondiales. La répression féroce dont les Gilets Jaunes ont été victimes a certainement été un gage que l’oligarchie française a donné à ses maîtres mondialisés, montrant qu’elle avait malgré tout la situation en main. Mais le fait est que le régime français a tremblé et que cette peur a certainement eu l’effet d’un coup de tonnerre dans l’ensemble des classes dominantes du monde.

 

Au delà de cette inévitable crise économique vient l’également inévitable crise écologique. Il est inutile de se payer de mots : le mode de production capitaliste est incompatible avec un écosystème viable. À ce sujet, Guy Debord écrivait : 

« Les maîtres de la société sont obligés maintenant de parler de la pollution, et pour la combattre (car ils vivent, après tout, sur la même planète que nous ; voilà le seul sens auquel on peut admettre que le développement du capitalisme a réalisé effectivement une certaine fusion des classes) et pour la dissimuler : car la simple vérité des "nuisances"et des risques présents suffit pour constituer un immense facteur de révolte, une exigence matérialiste des exploités, tout aussi vitale que l'a été la lutte des prolétaires du XIXème siècle pour la possibilité de manger. »4

 

Dans ce texte quasi-prophétique, Debord imagine l’avènement d’un nouveau type de politique ayant pour fonction non pas de juguler les causes structurelles de la catastrophe mais d’empêcher une prise de conscience collective de celles-ci. Vingt-cinq ans plus tard, le développement durable faisait son entrée sur la scène médiatique… Aujourd’hui, sa principale qualité est certainement d’avoir préparé les populations au monde de demain grâce à la culpabilisation. C’est cela qui est amusant avec le développement durable : par lui, ce sont les victimes de la catastrophe qui culpabilisent pendant que les coupables, c’est-à-dire les classes dominantes, poursuivent leurs extravagances. Voilà toute une population d’esclaves angoissés qui éteignent toutes les lumières derrière eux, qui recyclent, qui surveillent leurs gestes quotidiens en espérant conjurer la malédiction pendant que le léviathan industriel tourne à plein régime, dévorant le monde pour le profit d’une petite minorité. 

 Donc, l’hypothèse qu’il faudrait travailler pour comprendre l’incroyable situation dans laquelle nous sommes serait que le confinement est le résultat d’une crise préfabriquée destinée uniquement à précipiter une crise qui devait de toute façon arriver, mais dans des circonstances favorables à l’oligarchie. En gros, la crise sanitaire ne serait qu’un habillage de la crise économique, un acte d’ingénierie sociale destiné à organiser une chute contrôlée pour que l’inévitable effondrement se produise dans des conditions permettant à l’oligarchie de conserver ses privilèges. Ces conditions sont un contrôle totalitaire des populations qui s’installe dans le cadre d’une stratégie dite « du choc ». Ainsi, l’oligarchie pourrait résoudre la crise économique en appauvrissant la population tout en évitant la contestation par un contrôle totalitaire. Il est à noter que l’on évoque d’ailleurs le fait que le confinement pourrait devenir périodique, en fonction d’une éventuelle recrudescence du Covid. C’est à se demander si l’on ne nous prépare pas une vie de contrôle par l’angoisse : la santé, la vie, deviennent l’entrée principale du pouvoir pour contrôler la population. Ce sont les bio-politiques de Michel Foucault. Et l’on entrerait dans cette société nouvelle de confinement, de rapports sociaux de plus en plus inquiets (cela a déjà d’ailleurs largement commencé) qui permettraient de mettre en œuvre une structure politique dont le modèle ne serait plus la cité mais le camp (là encore, cela est déjà le cas), une structure destinée à faire advenir un nouvel ordre économique.

 

 Crise du coronavirus, développement durable et nouvel ordre mondial

 

Quelles seraient les tendances d’un tel ordre économique ? Il n’est pas impossible que le développement durable nous indique ce que sera le futur. Une population massifiée, abrutie par l’industrie culturelle, inquiétée par le complexe médiatique (écoutez en particulier ces messages de l’UNESCO passés sur les radios), décérébrée par l’école, qui acquiesce aux barreaux de sa propre prison au nom de ce qu’elle croît être sa survie. Une population qui n’a plus aucune idée de la lutte des classes et qui, culpabilisée par des discours trompeurs, accepte la perspective d’une vie plus modeste, acceptant d’économiser sur tout, dans un mode de production où l’exploitation perdurerait, certainement sous des formes encore plus dures qu’aujourd’hui du fait de la dégradation globale des moyens disponibles (on nous prépare déjà dans les médias à l’idée qu’il va falloir travailler plus), de façon à autoriser l’oligarchie à perpétuer ses excès et à maintenir son mode de vie malgré la catastrophe généralisée. Nous vivons certainement (« certainement » car je rappelle que tout cela n’est qu’hypothèse) une gigantesque expérience d’ingénierie sociale, à l’échelle mondiale, dont le but est de fabriquer un monde totalitaire où l’urgence serait permanente ; expérience qui ferait peut-être bien partie d’un effort des classes dominantes pour faire advenir, lentement, en un mouvement prenant place sur plusieurs générations, un gouvernement mondial totalitaire qui, comme le craignait déjà Hannah Arendt en son temps, remplacerait l’armée par la police5.

 Pour revenir au développement durable, comprenons-nous bien. Il est certain que le mode de vie dont nous sortons ne peut pas perdurer. Il va de soi qu’il faut trouver une autre voie dans laquelle le niveau de consommation décroîtrait considérablement. Mais si l’hypothèse ici proposée se vérifiait, le modèle de société qui se dessinerait alors serait profondément inégalitaire, avec une masse d’individus gérés par un pouvoir centralisé, condamnés aux travaux forcés tout en vivant chichement pour maintenir une classe parasite ; une masse économisant dans tous les domaines, entourée d’objets de mauvaise qualité, d’une technologie décadente, co-voiturant, recyclant sans cesse et de plus en plus (certainement jusqu’à l’inadmissible pour compenser l’annihilation des ressources naturelles, sur un modèle proche du film « Soleil vert » peut-être ?), contrainte de développer des névroses pour supporter les injonctions contradictoires d’un système de propagande qui ne manquera pas de solliciter les désirs pour faire rêver la population de l’ascenseur social, lui faisant accroire à la possibilité de vivre dans l’abondance en réussissant dans le nouvel ordre alors instauré. Vu ainsi, le développement durable contient certainement en germe tous les ingrédients du monde de demain dans lequel ils seront simplement exacerbés.

 Bien entendu, tout cela n’est qu’hypothèse mais c’est, pour le moment, la seule explication plausible que je vois aux incohérences de la situation actuelle. Par elle s’expliquerait l’incompréhensible, c’est-à-dire qu’une oligarchie qui nous déteste saboterait l’appareil d’exploitation du bétail humain au nom de la préservation de notre santé. C’est impossible : il y a anguille sous roche, d’autant que ce virus n’est qu’un pétard mouillé. Il nous faut donc cesser d’avoir peur pour réfléchir sainement, collectivement pour nous organiser comme un peuple digne qui voit venir un grand défi doit le faire. Le problème ici est que le confinement empêche toute forme de réflexion collective. Conformément à la stratégie du choc, nous sommes comme stupéfaits car nous avons peur tout en étant isolés en masse face aux injonctions du pouvoir. Nous sommes dans une situation finalement assez proche de l’expérience de Milgram ou du Jeu de la mort , dans lesquelles le cobaye, isolé face à l’autorité n’a guère d’autre alternative que l’obéissance. Plus que jamais, souvenons-nous que nous sommes un peuple et que notre force n’est que collective.

 

Christophe Hamelin

 

 

1Le Pr Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses à l'Hôpital de la Pitié-Salpêtrière de Paris, a ainsi déclaré : « Le taux de létalité [du Covid-19] a tendance à baisser depuis le début de l'épidémie. Il a d'abord été estimé à 15%, puis à 2%, puis à 1%. Dans les études, actuellement, on dit 0,5 à 1%. Mais le problème c'est qu'on ne connaît pas le dénominateur, et plus notre connaissance progresse sur le nombre de patients infectés (...), plus on se rend compte qu'il y a énormément de gens qui sont infectés avec peu de symptômes voire pas de symptôme du tout. Et donc on estime que le taux de létalité est probablement moindre que celui qu'on a calculé jusqu'à maintenant. Et je pense qu'il va terminer autour de 0,1%, (...) donc on va se retrouver avec un taux de létalité globalement proche de celui de la grippe. (...) Le virus lui-même (...) n'est pas la peste du Moyen-Âge, clairement. [C'est un] virus émergent, pas très grave.  »

2Judith Butler, Rassemblement, éditions Fayard, 2016, p.20

 

3Ibid., p.22.

 

4Guy Debord, Œuvres, Paris, Éditions Gallimard, 2006, p.1063.

 

5En effet, Arendt entrevoyait l'avènement d'un « régime despotique d'une envergure monstrueuse, dans lequel le clivage entre gouvernants et gouvernés aurait pris des proportions si gigantesques qu'il interdirait toute forme de révolte, et plus encore de contrôle des gouvernants par les gouvernés. » Voir Hannah Arendt, Qu'est-ce que la politique ?, Paris, éditions du Seuil, 2014., p.168-169.


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32 réactions à cet article    


  • Nicolas_M Nicolas_M 14 avril 2020 10:11

    D’après l’OMS, le COVID 19 est 10 fois plus mortel que la grippe H1N1, qui elle même a eu un taux de mortalité 50 fois plus élevé qu’une grippe saisonnière pour les jeunes. Je sais pas où vous trouvez vos chiffres mais faudrait peut être regarder la vérité en face. Oui, au final les chiffres ne sont pas si élevées pour une épidémie, mais c’est aussi parce qu’on a décidé d’un confinement. Pour votre gouverne, le taux de mortalité officiel c’est 7,2% en Italie ... Alors votre taux de 0,1%, qu’aucun pays au monde ni qu’aucune étude au monde ne constate, c’est d’un ridicule ...


    • Christophe Hamelin Christophe Hamelin 14 avril 2020 11:04

      @Nicolas_M
      L’OMS est une institution dont il faut se méfier.
      Je vous livre une petite analyse que j’ai faite à partir des chiffres du 12 avril (où il y avait 14393 décès) :

      Neil Ferguson, modélisateur en chef à l’Impérial Collège de Londres, nous dit que le nombre de personnes qui seraient mortes de toute façon dans les semaines ou les mois à venir même sans le covid pourrait représenter les 2/3 des décès répertoriés officiellement pour le covid. Si ce modèle est juste, on en serait donc, en France, à 4 798 morts du coronavirus. Si on regarde le taux de mortalité, c’est encore plus surprenant puisque l’on nous dit que, pour la France, il est de 10,86 % selon les chiffres officiels puisqu’il y aurait 132 592 cas confirmés. Mais si je compare avec mon chiffre de 4 798 morts, on en est à un taux de 3,6 %. Sauf qu’en réalité, le nombre de cas doit être bien plus grand puisqu’il n’y a pas de dépistage massif de la population. Il ne semble pas extravagant de le multiplier par 10, voire plus. Là, on tomberait à un taux de mortalité d’environ 0,4 %, très proche de la grippe qui serait d’à peu près 0,2 à 0,3 %.

      Ca se sont mes calculs. Ils sont simples et je cite mes sources (vous écrivez que vous ne savez pas d’où je sors mes chiffres, ben... il suffit de cliquer sur les liens et vous avez les sources...). On voit que je ne suis pas loin du 0.1%


    • Christophe Hamelin Christophe Hamelin 14 avril 2020 11:18

      @Nicolas_M
      Quand même, votre commentaire est énervant. Vous écrivez :

      « Alors votre taux de 0,1%, qu’aucun pays au monde ni qu’aucune étude au monde ne constate, c’est d’un ridicule ... »

      Vous n’avez même pas eu la rigueur intellectuelle de cliquer sur ce lien ou ce lien qui sont dans l’article et vous dites que c’est moi qui suis ridicule... Vous ne doutez de rien, vraiment...


    • Christophe Hamelin Christophe Hamelin 14 avril 2020 20:52

      @Nicolas_M
      Je tombe sur cette vidéo. « C’est assez banal » dit-il regardez à 0:58. Et puis à partir de 1:41
      Voilà. Par rapport au confinement qui aurait fait baisser l’épidémie, là encore, je ne vais pas faire les recherches pour vous mais, bon dieu, cessez de vous abreuver d’infos chez ceux qui vous détestent et allez comparer avec d’autres ! Par exemple l’étude anglaise que je donne en lien. Les 2/3 des décès seraient advenus de toute façon. De plus, ils ont intérêt à gonfler les chiffres de leurs prédictions, pardon prévisions, pour justifier les mesures délirantes prises.
      Je sais pas moi, réveillez vous !



    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 14 avril 2020 11:21

      Ce qui est certain, c’est que de moins en moins de personnes sont dupes. On est en train de nous jouer un fameux tour de cochon. Pour le reste je préfère de loin les analyses de Christian Nots que celle de Butler et Foucault. 


      • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 14 avril 2020 11:42

        L’impression est que tout le monde semble se tirer une balle dans le pied. Il est faux de dire que l’oligarchie s’en tire bien ; Lagardère est sur la paille,... Quant à Butler, elle a largement contribué au chaos actuel. 


        • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 14 avril 2020 12:00

          De toutes façons, si nous voulons une évolution écologique et durable, il va falloir accepter un système étatique et autoritaire. 


          • Christophe Hamelin Christophe Hamelin 14 avril 2020 12:20

            @Mélusine ou la Robe de Saphir.
            Bonjour,
            je suis aussi très critique sur Butler mais le fait est que l’exemple qu’elle donne est excellent et vraiment d’actualité.
            Par ailleurs, je pense que vous avez raison sur le fait que certains oligarques vont souffrir mais il me semble que la classe en elle-même fait une tentative pour conserver ses privilèges.
            Quant au fait que pour cesser de détruire la planète, il faille un système étatique et autoritaire, ça c’est uniquement dans la perspective du maintien du capitalisme. Mais si nous renversons les pouvoirs bourgeois en place et instaurons un ordre démocratique, je pense que la crise écologique se résoudra car le mode de production changera.


          • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 14 avril 2020 12:50

            @Christophe Hamelin

            L’exemple de l’ex URSS (Tchernobyl) et la Chine me laisse sceptique. La seule manière de conscientiser les individus est de les atteindre par ce qu’ils ont de plus cher : leurs enfants (quoi que nombreux s’en foutent) et l’héritage qu’ils leur laisseront. Pour eux, ils accepteront de perdre, de sacrifier même un peu de leur chère liberté,...de jouissance.


          • Christophe Hamelin Christophe Hamelin 14 avril 2020 13:25

            @Mélusine ou la Robe de Saphir.
            Oui, ce sont des exemples inquiétants, c’est sûr...
            Comment atteindre toute cette population qui a abandonné toute réflexion, qui ne s’informe que dans les médias dominants et regarde des produits culturels ? Pour le moment, difficile de trouver une solution tant le système semble bien ficelé. Mais bien souvent, les empires n’ont jamais été aussi flamboyants que la veille de leur chute...


          • Yann Esteveny 14 avril 2020 12:24

            Message à Monsieur Christophe Hamelin,

            Le Nouvel Ordre Mondial totalitaire s’installe. Ne cherchez pas un espoir dans le nombre qui a largement cautionné ceux qui en ont permis l’instauration.

            Respectueusement


            • Christophe Hamelin Christophe Hamelin 14 avril 2020 12:53

              @Yann Esteveny
              J’entends bien votre propos et il m’arrive aussi de penser cela. Cependant, les monstres qui ont pris le contrôle de nos vies n’ont pas encore gagné, et ils le savent. Leur première victoire est de nous avoir fait perdre la bataille dans la tête, avant même de l’avoir menée. L’histoire n’est pas écrite à l’avance et aucun empire n’est éternel. Même une minorité peut changer le cours de l’histoire, même s’il est vrai que, dans notre cas, nous partons de loin...


            • Yann Esteveny 14 avril 2020 13:02

              Message à Monsieur Christophe Hamelin,
              Bien entendu, il faut garder espoir et même au delà des apparences ! Le triomphe du Nouvel Ordre Mondial ne durera qu’un temps.
              Respectueusement 


            • rogal 14 avril 2020 12:57

              Ce n’est pas le premier article qui expose cette interprétation. Je le trouve plus agréable à lire que les autres, parce que moins dogmatique. Les hypothèses y sont mieux posées.

              Sur le fond, on peut se demander quel serait la visée ultime de l’oligarchie évoquée (de manière un peu vague d’ailleurs). Accumuler encore plus d’argent, sans doute, mais n’est-ce pas un jeu lassant à la longue, si l’on ne s’en sert pas. S’en servir c’est le transformer en pouvoir, mais quid à part le pouvoir d’accumuler toujours plus ?

              Je propose d’ajouter l’hypothèse d’une visée religieuse (le terme n’étant peut-être pas le plus juste) : entraîner l’humanité sur une voie nouvelle, à moins que ce soit une ancienne, vers plus de transcendance. Transhumanisme ? Rechristianisation de l’Europe ? Nouvelle doctrine cosmoplanétaire ?


              • Christophe Hamelin Christophe Hamelin 14 avril 2020 13:21

                @rogal
                Merci pour ce commentaire que je prends comme un vrai compliment car l’optique de cet article était justement d’être clair et pas trop théorique.
                Par rapport à votre hypothèse religieuse, c’est intéressant mais la religion, quand elle sert le pouvoir, n’est-elle pas qu’un instrument ? Pourquoi ne pas envisager tout simplement que nous sommes soumis à des fous, des adeptes de la chrématistique ? Pourquoi ne pas envisager tout simplement que nous sommes soumis à une classe sociale qui génère un habitus complètement névrosé, générant des dingues ?


              • rogal 14 avril 2020 13:47

                @Christophe Hamelin
                La névrose définitive est envisageable, bien sûr. Sa transmutation (sa guérison ?) peut consister en une sublimation.
                Ne fermons pas trop tôt le champs des possibles.


              • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 14 avril 2020 13:51

                @rogal le terme névrose prête à confusion. Les psys se plaignent de la disparition des anciennes et classiques névroses remplacées par les états-limites et les formes variées (borderline) de psychoses.


              • Spartacus Lequidam Spartacus 14 avril 2020 17:16

                Qu’est ce qu’on lit comme conneries ringardes toiles d’araignées sortie du cimetière des livres pour gauchistes.

                Faudrait quand même renouveler sa bibliothèque.  smiley  smiley.

                Ron Paul y’a bien longtemps qu’il ne fait plus de politique et du Tea Party et que c’est has been ce recyclage d’infos d’outre tombe.

                En plus, lui associer des propos « déformés hors du contexte aussi débiles dans un sens anti-pauvre » , c’est bien gauchiste..

                Non seulement c’est pas dit comme ça, mais en plus ça ne visait pas les pauvres, mais les irresponsables qui ne prennent pas une assurance obligatoire.

                Comme en France on engueulerait une personne qui prend un véhicule et qui ne prend pas une assurance.

                Il faut dire que dans le monde des gauchistes Français tellement conditionnés ils croient que ceux qui n’ont pas d’assurances aux USA sont les pauvres.....

                Les pauvres ont Medicaid, et c’est gratuit. C’est vrai que cette info dans le monde gauchiste est censurée.  smiley


                • Christophe Hamelin Christophe Hamelin 14 avril 2020 19:28

                  @Spartacus
                  Vous avez des sources à présenter ? En particulier pour les propos soit-disant déformés ?


                • Spartacus Lequidam Spartacus 15 avril 2020 02:13

                  @Christophe Hamelin

                  La vidéo semble introuvable, mais c’est une affaire de manipulation gauchiste très connue.

                  Ron Paul n’a bien évidemment jamais déclaré ces propos.
                  C’est un journaliste qui a posé une question a propos d’une hypothèse d’une personne irresponsable en bonne santé gagnant très bien sa vie et qui refuse volontairement de payer une assurance de santé, s’il fallait la laisser mourir si elle a un accident.
                  Avant que Paul ne puisse répondre à cette question, un cris d’un débile du public a crié « oui ! »
                  .
                  Paul a répondu a la question en développant des arguments, mais n’a évidemment jamais approuvé cette phrase.


                • Christophe Hamelin Christophe Hamelin 15 avril 2020 08:50

                  @Spartacus
                  La vidéo est introuvable et ce sont donc les gauchistes de Youtube qui l’ont fait disparaître... Mouais...
                  Je suis surpris de votre propos car j’avais entendu parler de cette histoire à l’époque et le compte rendu de Butler me semblait tout à fait précis par rapport à ce que j’en savais. Quant aux justifications de Paul après coup, ça ne vaut pas grand-chose quand même !
                  De plus, ce n’est pas la première fois que des histoires de ce type sortent. Ca me rappelle Sarkozy qui expliquait qu’en foutre plein la gueule aux pauvres, ça le faisait jouir. Ca, c’était révélé à l’époque par le Canard Enchaîné.


                • Spartacus Lequidam Spartacus 15 avril 2020 10:46

                  @Christophe Hamelin
                  La vidéo est introuvable parce que c’est trop vieux et has been.

                  Vous avez les sources de Sarkozy qui soi-disant explique « en foutre plein la gueule aux pauvres, ça le faisait jouir »


                • Christophe Hamelin Christophe Hamelin 16 avril 2020 01:13

                  @Spartacus
                  Oui, c’est le Canard Enchainé la semaine après qu’il (Sarko) ait fait sa croisière sur le yatch de son pote, juste après l’éléction.


                • Christophe Hamelin Christophe Hamelin 20 avril 2020 23:23

                  @Spartacus
                  Je voulais juste répondre à cette phrase :

                  « Ron Paul y’a bien longtemps qu’il ne fait plus de politique ».
                  Ben si, il suffit de se renseigner un peu...
                  Donc il en fait et exactement dans l’optique indiquée par Butler...
                  Face au manque de sérieux généralisé, j’ai fait une réponse aux gens comme vous, ici.


                • alinea alinea 15 avril 2020 17:07

                  Je ne suis pas tout à fait d’accord : si on ne consomme pas, « ils » ne produisent pas en exploitant « on ».

                  Pour qu’on ne nous prenne pas pour du bétail, il ne faut pas nous comporter comme du bétail !

                  Il faut voir comment, aujourd’hui, un désobéissant est regardé : comme un danger !

                  C’est un coup bien monté cette histoire de virus.

                  Sinon, l’analyse de Franck Lepage qui dit que le capitalisme hors sol est obligé de « dégazé » ( l’expression est de moi !) régulièrement car sa maladie congénitale est la surproduction me semble assez juste : nous sommes, on le sait, en surproduction ! Ce qu’avait compris Ford, ses héritiers l’ont oublié !

                  Je ne boude pas mon plaisir d’avoir lu cet article, Christophe ! merci


                  • Christophe Hamelin Christophe Hamelin 16 avril 2020 00:58

                    @alinea
                    Salut Alinéa,
                    quel plaisir d’être critiqué par toi. Ta première phrase est difficile à comprendre mais le reste l’éclaire en partie. Tu vois bien mes maladresses et tu ne cherches pas à m’enfoncer avec. Ca fait du bien dans ce monde de brutes ! Une critique qui ne me met pas en danger bien qu’elle soit importante mais me permet de m’améliorer sans perdre la face ! Elle me rendra meilleur si je suis capable de l’assimiler.
                    Tu n’es pas la première à me conseiller les dernières interventions de Lepage sur le virus. Je ne les ai pas encore vues. Mais oui, tu touches le point central de ce que j’essaye de dire (en particulier avec ce facho de Ford et du coup, ta critique me permet d’avancer dans la mise en mot du désastre) : la crise sanitaire est l’aboutissement des contradictions du mode de production capitaliste.


                  • alinea alinea 16 avril 2020 11:29

                    @Christophe Hamelin
                    La première phrase, c’est parce que tu parles de victimes ; certes le système fait des victimes, c’est le moins qu’on puisse dire, mais je m’attache au fait que nous sommes aussi citoyens actifs !
                    Ça fait plaisir, crois-le bien, de lire tes hypothèses, tes analyses, proches et enrichissantes, je te retourne le compliment : ça fait du bien dans ce monde de brutes !!


                  • Didier Garreau 16 avril 2020 03:19

                    Bonsoir Christophe,


                    J’avais déjà noté la faiblesse de l’impact de la pandémie de coronavirus sur la mortalité. Je l’avais aussi mise en relation avec l’incroyable confinement de la moitié de la population de la planète, me disant qu’il fallait tenter de trouver une explication à cette réaction disproportionnée. J’avais noté aussi l’obsession médiatique à nous asséner chaque jour une somme de morts, comme si, en temps normal, personne ne mourait. Votre démonstration claire et documentée m’a totalement convaincu. Elle m’a aussi perturbé car elle nous mène vers des raisonnements « complotistes » auxquels on peine à adhérer dans la mesure où ils dévoilent une malveillance qu’on rechigne à attribuer à des êtres humains. J’ai beaucoup réfléchi à l’effondrement qui nous guette et je suis même en cours de rédaction d’un ouvrage qui tente de définir les ressources dont nous disposons pour nous en sortir. La « crise » du coronavirus vient bousculer cette réflexion. Évidemment, le cours des choses prend une tournure particulière, assez éloignée de ce que l’on pouvait imaginer. Je partage avec vous le constat que nous sommes gouvernés par des fous ; ceci, paradoxalement, peut apparaître comme un espoir, si l’on se dit que les fous, ordinairement, ne parviennent pas à a leurs fins et que si nous faisons preuve de sagesse, nous devrions triompher de leurs projets suicidaires.

                    Car, en effet, des menaces nucléaires, climatiques et biologiques pèsent sur nous et on se demande si les furieux de pouvoir ont pris la mesure des risques physiques qui en découlent pour l’ensemble de l’espèce humaine. Pensent-ils – ici on frise le complotisme dans ses dérives les plus radicales – résoudre le problème par une diminution substantielle de la population mondiale ? Sans doute, l’éducation de ces dominants a-t-elle travaillé à leur faire vaincre l’empathie, la common decency, qui vient naturellement à chacun.

                    Mais voilà : ces personnes détiennent le pouvoir, celui qui les aveugle sans doute mais aussi celui qui les rend redoutables. L’émergence d’un pouvoir mondial contribuera, s’il advient, à distancier encore davantage qu’aujourd’hui les conséquences vitales des décisions d’en haut des souffrances qu’elles génèrent pour la plupart au quotidien. En tout cas, une telle éventualité rendrait difficile et héroïque une quelconque résistance, étant donné les ressources technologiques aujourd’hui à la disposition des pouvoirs.

                    Pourtant, si votre démonstration me plonge dans la tristesse et me décourage, je reste persuadé que notre seule chance consiste en une révolution existentielle et axiologique : je veux dire qu’il s’agit de déconstruire le piédestal d’argile d’une domination fondée sur l’idéal de la richesse, de la consommation ostentatoire et de signes de luxe qui persuade les dominés de leur infériorité. Il faut que chacun se déprenne de cette fascination invalidante et s’émancipe enfin, se jugeant capable de se saisir de n’importe quel savoir pour n’en pas laisser le simulacre à ces ectoplasmes qui nous gouvernent. En d’autres termes, le remède ne peut venir que d’en bas.


                    Merci pour cet excellent article.


                    Didier Garreau


                    • alinea alinea 16 avril 2020 15:32

                      @Didier Garreau
                      Quel bel hasard vous mène à nous ? Ce fut un plaisir de vous lire.. ; on peut rameuter des troupes à ce train ! Le peuple ne manque ni d’intelligences ni de courage et il faudra bien trouver un moyen ; le premier qui me vient, et parce que ça existe, c’est un ralliement aux Gilets Jaunes, car nous savons que nous ne serons forts que par le nombre !


                    • Christophe Hamelin Christophe Hamelin 27 avril 2020 21:21

                      @Didier Garreau
                      Désolé, je n’avais pas vu votre commentaire. Oui, la solution ne peut venir que d’en bas, à la façon des Gilets Jaunes. Mouvement qui n’est peut-être pas fini d’ailleurs. Il faut voir ce que tout ça va donner avec le cataclysme économique qui s’annonce. Vous avez bien raison quand vous évoquez le sentiment d’infériorité que génère en nous les dominants. Il faut se faire confiance les uns les autres, être bienveillant entre nous (message que j’aimerais que l’extrême-gauche comprenne vis-à-vis de ceux qu’elle traite de fachos...), cesser de croire que l’humain est mauvais alors que ce n’est que l’humain moderne qui est dégénéré. Bref, tout est encore possible. Courage !


                    • Christophe Hamelin Christophe Hamelin 27 avril 2020 21:14

                      Par rapport aux statistiques présentées dans cet article, il y a eu quelques contestations de la part de certains lecteurs. Voici donc un lien vers un article expliquant que selon l’Institut Pasteur et le CNRS, en collaboration avec l’INSERM et Santé Publique France, le taux de mortalité du Covid 19 serait de 0,5% donc du même ordre que la grippe. Cela confirme donc les statistiques présentées dans cet article. L’hypothèse que je propose semble donc bien crédible.

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