@Fergus
@Fergus
Dire que krach était imminent n’a rien de partisan.
La crise de 2008 n’a toujours pas été réglée. Nous ne sommes toujours pas sortis de 2008.
Les interventions de la BCE, les QE, et les aberrations économiques comme les taux négatifs et autres inversions de la courbe des taux, sont des preuves flagrantes.
Nous ne sommes pas sortis de 2008. Beaucoup de banques systémiques et autres institutions devraient normalement être liquidées depuis belle lurette.
Il n’y a pas eu de consensus entre Etats pour sortir de la crise de 2008, chacun a fait comme bon lui semble. En conséquence, c’est la BCE qui se charge de pomper la barque à coup de milliards, ce qui ne permet que de maintenir artificiellement les Titanics hors d’eau.
Les milliards envoyés pour enrayer la bulle restent dans la bulle. Et pouvez-vous imaginer des taux négatifs qui deviennent encore plus élevés en valeur absolue ? A l’évidence non, ni vous, ni moi, ni personne, donc ça devrait péter.
La pandémie offre une occasion (effet d’aubaine) de tenter de régler la crise. Cette fois-ci de manière coordonnée. Mais cela demande que tout le monde tombe d’accord, ce qui est loin d’être le cas, et aussi beaucoup de sacrifices, ce que les peuples sont loin de vouloir accepter, d’où la tournure extraordinairement autoritaire des gouvernements, en particulier chez nous en France, accompagnée d’une surmédiatisation et une surévaluation de l’épidémie. D’autant que la crise des gilets jaunes, qui est elle-même une conséquence de la crise de 2008, (je ne parle pas ici de sa genèse sociale et des motifs particuliers qui ont conduit à la révolte, mais des conditions économiques, budgétaires et financières de son avènement), a montré que le système est arrivé au bout. Une seule réponse : la répression, et la promesse que si tout le monde reste gentil alors le gouvernement va raser gratis.
Il s’agit de profiter des conditions particulières qu’offre cette « pandémie » pour avoir enfin les mains libres et régler une fois pour toute les conséquences de la crise de 2008, sans qu’aucune opposition ni manifestations populaires, ne viennent troubler les travaux, car ils sont complexes et immenses.
1- Il faut d’une part, sauver et recapitaliser tous les canards boiteux, la liste est assez longue, consolider ceux qui vont souffrir pendant ce temps de médication ( nationalisation ou aides massives et garanties,), éviter que l’économie ne s’effondre (soutien aux Pme, et à tout le tissus économique en général).
2- Effacement de la dette, par sa transformation en rentes longues, très longues, très très longues, tout en garantissant aux créanciers leurs actifs. ( Les nationalisations suivies de privatisations, ou des échanges de titres, les outils existent, et on peut en créer). Cela suppose que l’Économie soit sauvée et saine.
D’où la hantise des politiques car le temps est compté, Il faut faire vite avant que ça ne pète.
3- Il faut un certain consensus entre États pour jouer cette partition, car tous les États n’ont pas donné la même réponse à la crise ne sont pas impactés selon les mêmes modalités. Donc ça doit discuter et se mettre d’accord, d’où l’intérêt de bloquer tout ce qui pourrait permettre de sortir de cette crise sanitaire, hors des clous du gouvernement.
Enfin et c’est déjà en cours, des pans entiers du droit du travail et des libertés publiques sont sacrifiés, des décrets pris en toute discrétion modifient en toute opacité de nombreuses règles prudentielles en matière de commerce, même des inspecteurs du travail sont virés et muselés. Tout se met en place pour la société de demain.
Le but n’étant pas uniquement de faire face à une maladie, mais surtout de profiter de la fenêtre offerte.
La gestion calamiteuse de la crise, n’est pas si calamiteuse qu’elle paraît être si on en juge à la docilité obtenue.
Car la docilité du peuple et les mains libres, sont les buts de cette gestion.
Le tour de force consiste à faire amerrir un gros porteur sur l’océan afin de réparer et de le faire décoller, avec un minimum de casse. On peut rêver.
Nous vivons une période fantastique.