@pemile
La connerie est potentialisée par les événements. Le covid est un révélateur, pour tous. Pas à démontrer. Les esprits pauvres se font mesquins, d’autres se révèlent, comme lors des guerres, avec son lot de collabos, de corbeaux, et de résistants, les premiers tentant de se mettre dans le groupe des seconds, quand la guerre s’éteint...Qui sera assez con ou pervers pour faire la bise à sa voisine ?...
Il y eut une époque, à l’époque du syphilis, ou chopper la maladie pourtant était considéré comme un acte d’homme viril, n’ayant peur de rien, mettant le principe du plaisir au delà du principe de sécurité
. Maupassant en parlait, avant de mourir des affres de la maladie, qui avant de faire de toi un légume, te donnait pendant quelques années un surcroit d’énergie et de jeunesse, et une grande vigueur sexuelle….Ce serait intéressant de faire une histoire du risque, lié au patriotisme, à la jeunesse, avec des prolongements dans le romantisme.
Les tournois, les duels, furent pendant longtemps des rites, et l’honneur faisait que tu ne pouvais te dérober. Evariste Galois, mathématicien jeune et brillant, ou Pouchkine, y laissèrent leur vie. Ne parlons pas d’Apollinaire qui trouvait « dieu que la guerre est jolie »...
Si je parle de ça, ce n’est pas pour en faire l’apologique, mais pour dire d’où nous venons comme l’auteur, quand il évoque la guerre.
Il y eut une époque où le risque était non seulement attendu, mais provoqué. Nous sommes dans une époque inverse, où le moindre risque sidère, et immobilise l’esprit et les corps, le commerce, pas seulement économique, mais au delà de toute mesure, les rapports entre les gens, et leur font entretenir des propos et des prudences de vieillard.
Je pense que nous sommes dans une société du mensonge, où la notion de risque a été escamoté et à cacher les conséquences désastreuses de notre activité sur le monde. Le covid fait tomber les masques, si l’on peut dire. Nous sommes nus. Nous ne ferons rien. Nous attendrons la seconde torpille, en nous concentrant sur les boutons de porte, en évitant d’en ouvrir certaines avec les cadavres qui sont derrière. Notre vie est tragique, et la lâcheté en remet une pelleté.