J’ai suivi les interventions vidéos du Pr Raoult depuis le début du confinement de masse et il n’a pas cessé de dire des choses qui, rétrospectivement semblent frappés au coin du bon sens et ne pas être prises en défaut.
« Il faut dépister massivement pour repérer les malades, les isoler et les traiter ». On a l’exemple de la Corée du Sud ou plus près de chez nous de la Suède qui n’ont pas pratiqué le confinement massif de leur population et ont eu un résultat en terme de mortalité bien meilleur que nous. Fin avril, les suédois avaient par ex l’équivalent (à population identique) de 15500 morts quand nous étions à 24000 (un delta de 35%).
Dans ces conditions difficile de contrer son point que confiner massivement est une ânerie. C’est un choix politique stratégique pour pallier aux défaillances multiples dans la gestion de la pandémie, avec des moyens hospitaliers réduits à l’os, masques en quantités insuffisantes, etc..
Isoler les malades implique naturellement que les autres peuvent continuer à travailler moyennant une surveillance et mise en pratique des gestes protecteurs connus dès le début de l’épidémie. Entre le ralentissement de l’économie et la chute brutale, un choix politique a été fait. Il le trouve stupide d’un point de vue médical, doit-on en déduire qu’il fait de la politique ?
Quand on sait que de nombreux porteurs asymptomatiques ont des dommages aux poumons, la tactique d’attendre l’appel de gens à bout de souffle pour les récupérer en urgence (aucun traitement en amont) est d’une patente imbécilité. Il a dénoncé celle-ci depuis le départ. On peut y voir une posture politique, comme y voir une prévention médicale de sa part.
Comme disait un généraliste : « On ne peut pas vérifier qu’ils l’ont, ni leur prescrire de masques, ni leur administrer un traitement sans réel danger et qui semblent marcher. On fait quoi dans cette crise ?... »
Enfin, le traitement... Comme il le dit à de multiples reprises, le rôle d’un médecin n’est pas de dire à son patient de rentrer chez lui, parce qu’on ne peut rien faire et de téléphoner à l’hôpital si ça s’aggrave. On sait que les poumons sont atteints très tôt et que plus le portage viral est important plus ils sont contagieux. Mais dans la mesure où on a un traitement qui diminue le portage viral (vu avec la PCR), on a des raisons de penser que cela améliore leur guérison et diminue les séquelles de cette infection. Il affirme donc, que le rôle du médecin est de traiter avec ce dont il estime disposer.
Dit autrement : S’il a prescrit un placebo avec l’intime conviction qu’il marchait, il a sûrement fait plus et mieux pour le rétablissement de ses patients (3500 aux dernières nouvelles) que tout ceux prônant l’attente d’études en double aveugle et le vaccin et en attendant d’aller aux urgences si ça ne va pas.