Les Romains avaient pour
politique d’incorporer les dieux locaux des peuples qu’ils avaient conquis au
panthéon romain. Ce choix leur évitait toute opposition d’ordre religieux dans
les pays colonisés par l’empire, mais le résultat était déjà dans l’antiquité
tardive un métissage des divinités qui n’avaient pas manqué de succomber au
charme des dieux immigrés.
Ensuite, le
vampirisme centripète du syncrétisme catholique n’a vraiment commencé en Gaule
qu’une fois que le christianisme est devenu religion officielle pour les
Romains d’une part, et que d’autre part les chefs de guerre des colonies (ceux
que les Romains appelaient « barbares ») se sont convertis, à
commencer par Clovis qui avait bien compris de quel côté était le manche. Les
saints de glace sont le résultat d’une sorte de métempsychose qui leur a permis
de se régénérer sous une autre forme en gardant les mêmes vertus, pouvoirs et
attributs que ceux qu’ils avaient dans leur vie antérieure.
Alors ne vous plaignez pas : les 1400 ans de leur
existence catholique succédait à leurs 1000 ans de réalité celtique. C’est une
belle performance, déjà. Et en plus, Hollywood leur donnera peut-être une
nouvelle chance en finançant une campagne de pub aussi puissante que celle
consacrée à Halloween pour la sortie d’une superproduction de Disney consacrée
à ces saints encore bourrés de superstitions païennes ?