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Commentaire de Marc Bruxman

sur L'Empire contre-attaque


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Marc Bruxman 18 mars 2007 02:07

Article intéressant, même si je n’en partage pas totalement le point de vue.

Lorsque l’on parle d’un flux monétaire de 400 milliards de dollars, on parle avant tout de pouvoir. Ceux qui ont le pouvoir (les tuyeaux ou l’empire comme vous l’appelez) touchent cet argent car les tuyeaux sont rares. Comme toujours en économie, la rareté crée de la valeur.

Dans un monde comme internet ou les tuyeaux sont multitudes, le fait d’être diffusé massivement (l’audience) perd de la valeur.

Le fait de cibler son message prend au contraire beaucoup de valeur et en conséquence, des régies comme Google AdWords / AdSense se créent. Il faut noter que dans le cas de Google, tout est dans le ciblage, rien dans le contenu.

Or, le ciblage est d’autant mieu réussi que la régie gére un grand nombre de sites. Pour l’éditeur c’est une garantie de trouver toujours un annonceur et pour l’annonceur c’est la garantie d’avoir sa pub diffusée ou il faut. Les régies publicitaires sont clairement confrontées à la loi de Metcalfe. (Qui dit que l’utilité de certains bien et notamment dans les télécoms augmente lorsque beaucoup de gens l’utilisent). Je pense donc au contraire, que nous allons assister sur ce point à un transfert partiel de valeur de la publicité classique vers la publicité en ligne.

Mais vous avez raison sur un point, le ciblage ne résoudra pas tout. Car internet participe à réduire l’asymétrie d’information entre vendeurs et acheteurs. Donc il est plus difficile d’attendrir un acheteur bien informé avec une publicité rutilante et au contraire il vaut largement mieux réinvestir l’argent dans le produit que ce soit pour l’améliorer ou pour baisser sensiblement son prix et apparaitre favorablement classé dans les comparateurs de prix.

J’en arrive donc à la conclusion suivante : Sur internet, la publicité n’aura pas autant d’importance que sur les médias classiques. (Mais elle ne disparaitra pas, loin de la).

Mais revenons à votre point : Vous parlez de 400 milliards et dites que d’une certaine façon ces milliards vont bien devoir aller quelque part. Dans le cas que vous décrivez il n’y a que trois possibilités : - On intervient juridiquement (synonyme d’artificiellement) pour forcer ces 400 milliards à aller quand même la ou ils ne sosnt plus nécéssaires. Tous les états du monde ne font pas la même bétise. Ceux qui la font s’appauvrissent. - Les entreprises investissent une partie de ces milliards ailleurs : Nouveaux produits, meilleurs produits ou produits moins chers. On est dans le cas optimal. La société s’enrichit globalement puisque l’affectation des ressources est optimal. - Une partie de ces milliards ne trouve pas d’utilisation autre que l’épargne dans les coffres des grandes entreprises. Il y a une forte inflation.

Le premier cas est clairement non soutenable même à moyen terme. Le risque est que si les chiffres sont ce que vous annoncez, un mélange soit fait entre le deuxiéme et le troisiéme cas. Mais alors que le deuxiéme cas aura tendence à créer une baisse des prix par amélioration de la productivité, le troisiéme crée de l’inflation monétaire et donc une hausse des prix. Le bilan de ces deux tendences contradictoires reste une inconnue notable.


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