J’ajoute ce commentaire posté sur
https://menace-theoriste.fr/ne-soigner-que-ceux-qui-gueriront-seuls-protocole-raoult/
le 18-04-2020 par Francesco :
’’
J’ai lu l’étude (merci de corriger la référence comme le demande
Benjamin – ce serait plus rigoureux – “charité bien ordonnée commence
par soi-même”).
Comme le signale Benjamin c’est un pre-print “non peer reviewed”.
Cela reste intéressant (comme tout pre-print) car en ces temps d’urgence
toute information qui présente les apparences de pertinence doit être
prise en compte.
A noter que l’étude utilise comme référence des patients sous HCQ pour
des maladies chroniques et qui ont été amenés à prendre de l’AZ « en
plus ». On parle aussi de traitement assez long. Quid de l’impact de
l’usage prolongé sur l’impact ?
Néanmoins, c’est un appel à la prudence qui mérite d’être entendu, mais
de là à affirmer que qu’il s’agit de « médicaments connus pour provoquer
des arrêts cardiaques lorsqu’ils sont utilisés ensemble ». Cela me
semble aller un peu vite en besogne et, à ce titre, est aussi
critiquable que certaines affirmations péremptoires justement reprochées
à Raoult et son équipe.
Car ce risque ne semble pas si connu que cela (ce qui en aurait rendu
l’usage criticable dans un cadre clinique). Mais cet article n’est paru
que le 10 avril… alors que par ailleurs, des études antérieures
n’indiquaient pas ce risque (doi : 10.1517/17425255.2011.598506)
Il ne faut toutefois pas nécessairement jeter le bébé avec l’eau du
bain. Les études « avec groupe de contrôle » ne sont pas toujours la
panacée (ni toujours faisables) et les études dites « observationnelles »
peuvent aussi avoir leur intérêt.
Je renvoie à cet égard à l’article paru dans le New England Journal of
Médecine 2017 « Evidence for Health Decision Making — Beyond Randomized,
Controlled Trials » qui met en perspective les différentes méthodes
permettant de prendre une décision éclairée en terme de traitement
médical – (DOI : 10.1056/NEJMra1614394 – https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMra1614394)
Et sur les limites des études randomisées, je recommande l’article «
Parachute use to prevent death and major trauma when jumping from
aircraft : randomized controlled trial » paru en décembre 2018 dans le
British Medical Journal, qui présente, non sans humour, les limites des
tests randomisés (BMJ 2018 ;363:k5094 – http://dx.doi.org/10.1136/bmj.k5094’’