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Commentaire de tobor

sur François Ruffin, en avant !


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tobor tobor 28 mai 2020 23:44

Je trouve plutôt qu’avec le film il s’est grillé tant il a l’air d’y être en campagne promotionnelle...

Beaucoup de maladresses sont avancées au fil des interviews et mr Ruffin a essentiellement l’air d’être en campagne de séduction chez les sans-dent et autres « riens » où il est déjà d’office bienvenu. Chaque intervenant/e a un temps d’antenne honorable et défend sa maigre écuelle en nous contant son histoire perso et ses turpitudes d’un misérabilisme décomplexé. Mr Ruffin (qui vient de payer 350€ pour l’entretien de sa bagnole) s’invite chez l’habitant et est d’une écoute irréprochable, toujours un bon mot, un éclat de rire complice et une empathie à toute épreuve.
Il termine même en romance semble-t-il ou est-ce la patte du cinéaste et le script qui l’a poussé à finir son tour chez une charmante inconnue qu’il emmènera jusqu’à la mer (sans n’y avoir rien de spécial à faire) en échangeant des regards de plus en plus émoustillés ?

Le film est pour moi une grosse déception et une illustration de l’instrumentalisation qui peut avoir cours dès que des ambitions politiques sont en jeu, ce qui est bien sûr le cas pour FR (initiales prédestinées ?) Ce qu’il met en lumière relève plus de l’ego de son/ses réalisateurs, offrant aux petites gens leur minute de gloire par le biais de la caméra et d’un réseau de diffusion digne de ce nom, contre une audience GJ pré-conquise et en divers festivals, avec un prix ou l’autre, des interviews, de la visibilité et l’expansion de son propre réseau.

Car le film ne propose rien de constructif, il donne la parole "au peuple" et montre la solidarité qui est née sur les ronds-points fin 2018, ce qu’on a de suite pu trouver en nombre vu la quantité de vidéos, témoignages,interviews, etc qui depuis lors s’accumulaient déjà sur le net. S’il n’ont ici pas hésité à entrecouper ces interviews d’interventions du bouffon royal, ils auraient aussi pu les entrecouper de réflexions d’ordre sociologiques et psychologiques concernant cette incommunicabilité avec le pouvoir qui ressort de cette mise en balance. FR souligne ce qui ne va pas, développe peu et se montre surtout « sympa » et « cool » et « politiquement très correct ». C’est donc un peu vide.

Il n’ y avait vraisemblablement pour ce road-movie, pas d’autre idée que de surfer sur la vague, prendre sa veste, sa bagnole et un pote vidéaste, accumuler des interviews (dont "Et si j’étais macron, que me diriez-vous ?") car c’est là, maintenant, que ça se passe. Le choix parmi les intervenant/es, le blabla au volant, les musiques du terroir, le montage avec une sous-narration (romance :) et hop, c’est dans la boite...

Ces gens cherchaient et cherchent encore des solutions au déséquilibre social qui va croissant, avides de suivre qui s’avançait avec des idées, des plans d’action, Nicole, Chouard, Branco, Boulo, etc. Leur offrir cet effet de miroir, le raz-le-bol de quelques-un/es dit sur un écran, peut certes les conquérir à sa propre ambition d’en devenir humblement un représentant emblématique mais on sent bien que « j’veux du soleil » ne va pas beaucoup plus loin et ne s’est pas embarrassé de penseurs ni de réflexion.


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