Il y a bien longtemps, Jean-Jacques Ledos, Jean-Pierre
Jézéquel et moi-même avons publié un livre pour attirer l’attention sur ce qui
nous paraissait un grave gâchis en cours
dans la démocratie française : Le
Gâchis audiovisuel (éd. Ouvrières, 1986). Le gâchis s’est très logiquement aggravé . Jacques Chirac et
François Mitterrand ont privatisé la première chaîne de télévision du Service Public, et les sources
d’information se sont multipliées « grâce » aux financements
publicitaires.
Parce qu’en même temps elles
se diversifiaient dans l’utilisation des nouvelles techniques, et parce que
tout le monde ou presque peut désormais « créer la sienne » (son
« réseau » ou son site) les auditeurs et
« vidéospectateurs » semblent très majoritairement y voir un progrès,
principalement parmi les jeunes. Je prétends que c’est au contraire la
dégradation qui fut gigantesque, désespérante, entre autres raisons parce que la soumission aux géants américains de la
communication est devenue mondialement acceptée.
Après notre livre sur Le
Gâchis, dans un petit texte poursuivant la réflexion sur La
télévision, le service et le public, nous évoquions la possibilité d’un
« Parlement » qui veillerait à « la définition permanente de l’exercice de la mission de service public » . Dans celui-ci,
« en tout état de cause la
représentation la plus importante tant quantitativement que
qualitativement - au sens d’innovation
sociale et institutionnelle – serait constituée par la présence de
représentants du public ».
Après la souveraineté nationale retrouvée, je crois qu’une
telle institution serait particulièrement nécessaire pour l’ensemble de
l’audiovisuel de service public : radios, télévisions et sites à créer sur Internet.