L’Amour, c’est
ce que l’humanité a toujours cherché, il est le but de l’homme et le rêve idéal
de la Femme, il est la grande force qui régit l’univers, il peut tout, le bien
comme le mal, il domine les temps et les âges, il se trouve à la source de
toutes les religions, il est la religion même dans son principe ; toutes les
philosophies l’ont discuté, il règne dans l’histoire des rois et dans les
légendes populaires, il a été, tour à tour, béni et maudit, permis jusqu’à la
licence et défendu comme le plus grand des crimes. Il est la source de mille
préjugés religieux ou sociaux qui, presque toujours, résultent du malentendu
qui règne sur cette question entre les hommes et les femmes, acteurs
indispensables de cette idylle, mais qui ne la comprennent pas de la même
manière.
L’homme, malgré
l’expérience de l’histoire, n’a pas encore compris que l’amour de la femme est
un phénomène qui a une réaction spirituelle : c’est ce qui le sanctifie.
La femme, malgré
les désillusions de ses aïeules, ne veut pas encore savoir que l’amour masculin
est un phénomène qui a une réaction brutale : c’est ce qui le condamne.
Pendant que chez
la femme le fluide d’amour aspire à monter, chez l’homme il aspire à descendre.
C’est sur cette différence que fut basée la grande lutte de sexes dans
l’antiquité ; elle dure encore.
Faire luire sur cette question la lumière définitive
de la science, c’est donner à l’humanité le moyen de sortir de l’état de
malaise général que le malentendu sexuel a causé dans le monde. Il faut, une
bonne fois, que chaque sexe sache comment l’autre aime et pense, afin d’éviter
les heurts qui blessent l’amour-propre et finissent toujours par faire de deux
amoureux deux ennemis irréconciliables.