« Le Pen l’avait dit... », certes ! Mais a-t-il quelque mérite à cela ? Après tout, n’importe quel quidam aurait pu en dire autant !
Je m’explique : les partis de pouvoir traditionnels se prennent tellement les pieds dans le tapis tous seuls, que Mr Le Pen n’a plus quà passer derrière, et sans forcer le trait, se contenter de dénoncer à haute voix ce qui est une évidence pour tous. Où est donc le mérite personnel de Le Pen ?
Reprenons un peu quelques thèmes :
- Sécurité ? Seuls ceux qui vivent dans les beaux quartiers peuvent s’estimer en sécurité, pour ceux qui vivent la loi de la jungle dans les cités, c’est une toute autre histoire...
- Immigration ? Tout le monde voit bien qu’aujourd’hui on rentre dans le pays, de l’aveu même des politiques, comme dans un moulin. On voit tous les problèmes générés par l’échec de la politique d’intégration de ces 30 dernières années, donc on ne peut que légitimement se poser la question : en quoi une immigration massive supplémentaire pourrait-elle comme certains le disent, être bénéfique pour le pays, alors que la gestion passée de l’immigration est déjà une catastrophe ? On nous explique que tout ça est inéluctable et qu’il faut « régulariser » massivement. C’est l’aveu même d’une incapacité à réflèchir à une politique raisonnée en matière d’immigration. Et ceux des politiques qui disent ne rien pouvoir faire n’ont aucune légitimité à réclamer l’accession aux responsabilités, car quand on ne peut rien faire, que vient-on faire justement ? Toucher un salaire à regarder voler les mouches ?
- L’Europe ? Beau projet à l’origine, la machine s’emballe sans dire où elle va et au profit de qui. L’absence de consultation de ses citoyens à propos d’un élargissement à marche forcée, son absence de transparence, les tentatives de nivellement par le bas des acquis sociaux, la directive Bolkeinstein... ont fini par rendre le rêve indigeste...
- L’emploi ? Nous sommes dans un système de gestion du chômage de masse. On en fini plus de paufiner des systèmes de décompte du chômage pour nous faire croire qu’il n’en finit pas de baisser, alors que la précarité n’arrête plus d’augmenter... Selon certains chiffres publiés ça et là, le nombre des privés d’emploi et précaires serait de... 5 millions !
Si la classe politique ne souhaite pas que Le Pen ou d’autres n’aient plus qu’à surfer sur ces réalités dont on n’arrête pas de nous dire qu’il n’en est rien alors que les français ne sont pas dupes, il faudrait déjà qu’elle commence par regarder la réalité en face, faire son méa-culpa, et décider une bonne foi pour toute de remonter les manches dans le sens du bien commun et non plus du bien « catégoriel » qui a prévalu jusqu’alors.
J’oubliais un truc : il faudrait en finir aussi avec le caractère redondant des « affaires » ! Sans commentaire...
Finalement, le mérite de Le Pen ne serait-il pas le « démérite » des autres ?