@Fergus
voici un article de « la dépêche de brest » (qui est en consultation libre), daté du 30/03/1939, qui décrit les bateaux de pêche de cette période
" La
Dépêche de Brest
BATEAUX DE PÊCHE BRETONS par Auguste Dupouy
Uniformité, commodité... L’amateur de gréements et de gabarits qui fait aujourd’hui son tour de Bretagne non par les villes épiscopales, mais par les ports, peut constater que la chaudière et le moteur ont entraîné une simplification générale de nos flottilles de pêche.
Commençons par la grande pêche. Saint-Malo, pour
l’annuel pardon des Terre-neuvas, rassemble encore bien une douzaine de ces
trois-mâts magnifiques qui furent l’honneur de son armement morutier. Ils ont
gardé le gréement traditionnel du trois-mâts goélette ou du trois-mâts barque.
Mais la vogue est aux chalutiers de fer, qui ont plus de facilités pour aller
des parages de Terre-Neuve à la mer de Baffin. Et, avec Roger Vercel, les voilà
entrés dans la littérature, après leurs poétiques devanciers : En dérive pour les voiliers, Au large de l’Eden pour les vapeurs.
Quant aux
goélettes de Paimpol, qui n’étaient pas chères seulement à Loti, on sait qu’il n’y
en a plus. Le sait-on vraiment ? Il est si naturel que les belles réalités défuntes
se survivent en de belles légendes ! Mais c’est un fait — regrettable sans
doute — que ces islandaises ne sont plus, et qu’aucun vapeur
n’a remplacé à Paimpol leurs coques de bois et leurs élégantes voilures : du
point de vue de l’inscription maritime, Pêcheurs
d’Islande, La Paimpolaise, La chanson paimpolaise, de
Le Goffic et le A Paimpol, de Le Braz,
n’ont plus qu’un intérêt rétrospectif.
Si nous regardons du côté de la pêche hauturière,
qui dans certains cas ressemble bien à la grande pêche, que voyons-nous ? Voici
les thoniers, et voici les dragueurs. Les thoniers, sous leur ancien nom de
grésillons (bien que tous ne fussent pas de Groix, il s’en fallait), étaient de
grosses chaloupes à deux mâts inclinés vers l’arrière et à tape-cul. On les
appelait aussi chasse-marées. Ils
sont devenus ensuite ces élégants et robustes dundees qu’ils sont encore pour
la plupart. Peu de changements apparents depuis la période d’avant-guerre. On
discute dans les chantiers de construction sur la forme à donner à l’arrière
des coques : sera-t-il carré ou arrondi ? Mince détail. Mais on discute aussi
la question de savoir s’il faut doubler la voilure d’un moteur à gas-oil, ou
plus radicalement supprimer la voilure ou du moins la réduire au simple rôle
d’annexe. « Pleurez, nos yeux ! » peuvent se dire les peintres. Ce qu’on
appelle le Progrès est inexorable et la flottille thonière se motorise à
cadence accélérée depuis un an ou deux.
Quant à la drague, après avoir été longtemps une
pêche surtout côtière, c’est elle qui, avec les chalutiers à vapeur de Lorient,
a marqué en Bretagne, dès le début de ce siècle, les premiers points à l’actif
de la modernisation des flottilles. Il y a toujours de petits dragueurs
côtiers, à voile ou à moteur, ou aux deux. Mais, pour aller jusqu’aux bancs de
la Chapelle ou de la Grande Sole, il est plus indiqué d’avoir une bonne coque
de tôles bien rivées et une bonne chaudière. Seulement, en ces toutes dernières
années, il arrive ceci, qu’entre la flottille côtière et la flottille hauturière,
vient s’insérer une flottille de moyen tonnage, à coque de bois et moteur, qui
exploite de préférence la
zone intermédiaire. Il y a de ces bateaux, pas très jolis à l’œil, mais très pratiques,
à Concarneau ; il y en a surtout à Lorient-Kéroman, où il semble qu’ils aient
actuellement la grande vogue, en raison d’un rendement meilleur par rapport au
prix de revient et aux frais d’entretien.
Sur la côte de la Manche, la bisquine cancalaise,
qui pratique la drague et d’autres pêches concurremment avec la granvillaise, est
une superbe barque d’environ 14 mètres de bout en bout, à double voile aurique,
doubles huniers, foc et tape-cul. Là donc, quoique le moteur ait fait plus
qu’une apparition, la tradition voilière se maintient. Elle se maintient
également dans les cotres langoustiers de Loguivy, de Primel, de Roscoff, comme
elle se maintient dans ceux de Camaret,
d’Audierne et de l’île de Sein. Quant aux « mauritaniens » de
Tréboul, sauf l’aménagement à bord,
près de 1’emplanture du grand mât, d’un vivier comme sur les camarétois et les
loguivyens, on sait qu’ils sont les frères germains des thoniers, et qu’il leur
arrive de pécher le thon. Mais, dans l’ensemble, leur tonnage est un peu
supérieur.
Chose étrange à première vue, en dehors du grand
chalutage, c’est surtout la flottille côtière qui s’est modernisée. Il y a bien
des petits ports actifs, comme Saint-Jacut sur la Manche, Port-Navalo,
Larmor-Baden, l’île d’Ars dans le golfe du Morbihan, où la voile est encore
reine. Les alertes canots de la côte du nord, à misaine, foc et tape-cul, les
sinagots morbihannais, héritiers d’une longue et pittoresque tradition,
réjouissent encore l’œil de l’amateur ou du spécialiste, ainsi que les cotres
de l’estuaire de l’Aulne et les différents canots de pèche de la rade de Brest.
Mais la chaloupe sardinière, qui fut l’une des fiertés les plus légitimes des ports
cornouaillais et vannetais, a partout cédé le pas à la pinasse à moteur, dont
l’exemple est d’Arcachon, soit directement, soit par l’intermédiaire des
Sables-d’Olonne. Avec ou sans canot annexe, on peut dire que cette chaloupe à
double voile — misaine et taille vent — ou la grande barque à tableau d’arrière
qui s’y était peu à peu substituée dans presque tous les ports sardiniers,
était une parfaite réussite, et le dernier mot d’une évolution dont on se
serait rendu compte en examinant dans les dessins des frères Ozanne son ancêtre
du XVIII ; siècle. Le moteur a longtemps essayé de s y adapter : mais il le
fallait puissant et coûteux pour des coques où le chêne et l’orme n’étaient pas
ménagés, et pour des quilles profondes, pour des formes étudiées en vue de la
résistance aux lames non moins que de l’agilité. Les gabarits nouveaux visent
davantage à la légèreté et à la finesse, et ils seraient dignes de tout éloge,
si d’une part la pinasse avait sur nos mers agitées la belle tenue de l’ancienne
chaloupe, si d’autre part son arrière n’était pas coupe aussi droit, et d’une
façon qui donne l’impression de l’inachevé. Quand, sans compromettre sa
vitesse, on lui aura donné, avec des
varangues moins fuyantes, une meilleure défense contre le roulis et, avec un
tableau d arrière moins brusqué, une ligne plus satisfaisante à l’œil, elle
sera encore — mâture à part — une très jolie barque, et qui méritera à son
tour la contemplation passionnée de l’artiste."
23/06 14:07 - Et hop !
@CN46400 Ce n’était pas une guerre entre la bourgeoisie et le prolétariat, mais de la GB (...)
23/06 13:34 - Et hop !
@CN46400 Quand aux Anglais, après avoir déclaré la guerre à l’Allemagne et entraîné la (...)
23/06 13:31 - Et hop !
@CN46400 Pétain n’a rien livré, la France a été envahie et l’armée française a été (...)
21/06 09:05 - CN46400
@Et hop ! Votre roman vise à inverser les rôles entre De Gaulle, agent de la GB et Pétain (...)
20/06 12:30 - Et hop !
@Et hop ! C’est juste un message d’un militaire pas connu appelant les français (...)
20/06 12:11 - Et hop !
@Fergus Le problème c’est que l’Appel du 18 juin 1940 est un mythe de propagande. (...)
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