En voyant le sujet traité, j’ai trouvé très courageux votre
choix tellement par les temps qui court le sujet peut devenir électrique. Ou du
moins, c’est sous cette forme qu’il surgit dans l’actualité par des techniques
d’agit-prop dont on ne sait si la sphère médiatique s’en fait l’écho ou le
haut-parleur.
Après la révolution féministe qui nous a rendu pour la
plupart plus heureux, aimants et aimés, humains plus accomplis, reconnaissants,
visiblement certaines ont maintenant un catéchisme personnel à faire passer usant
d’une imagination philosophique qui rivalise avec l’inventivité et la tolérance
des grands théologiens du passé. Les hommes et les femmes qui s’y laisseraient
prendre en seraient conjointement victimes. J’ai l’impression que ces
personnes, faute de capacités à convaincre et à dialoguer ont besoin de frapper
fort pour exister mélangeant allégrement le pénal et la vie ordinaire pour s’imposer en nous enfermant
dans le rôle d’adversaires ou de dévots, de bourreaux et victimes, de
vainqueurs et vaincus.
Je ne sais pas quelle est leur aura au-delà de la sphère
artificielle des médias dont on commence à voir combien ils méconnaissent tout
un pan de nos vies. J’espère que ceux qui ont une responsabilité en terme d’éducation
ou de culture ont compris l’intérêt d’être vigilants.
Il me semble qu’un peu de lumière, d’air frais et de
pensée critique s’épanouit chez Elisabeth Badinter « On peut se demander
si la notion simplificatrice et
unificatrice de « domination masculine. » n’est pas un concept obstacle.
Autre nom d’une altérité radicale, il servirait à éviter de penser la
complexité, l’historicité et l’évolution du rapport des sexes. Ce concept « attrape-tout
», en enfermant hommes et femmes dans deux camps opposés, ferme la porte à
tout espoir de comprendre leur influence réciproque et de mesurer leur commune
appartenance à l’humanité. » (Fausse route 2003).