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Commentaire de charlyposte

sur Ces statues que l'on veut voir disparaître...


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charlyposte charlyposte 28 juin 2020 16:39

@finael

Le contexte....

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- Au début du 17e siècle, les planteurs/travailleurs agricoles sont français aux Antilles. Des plantes comme le tabac nécessitent peu de main d’œuvre. Puis la production du sucre, plus lucrative, qui s’impose, nécessite plus de main d’œuvre. Colbert accorde la permission aux Compagnies des Indes Occidentales (puis du Sénégal) d’importer des esclaves d’Afrique aux Antilles. Un décret royal, le Code Noir (1685), vise alors à réguler les relations entre le maître et l’esclave.

Au 18e siècle :

- A la fin des années 1780, la France dépend grandement de ses colonies caribéennes, qui représentent 2/5e de la production occidentale de café et de sucre.

- 6% des esclaves viennent du Canada et de Louisiane, 8% sont indiens, 10% sont d’Afrique de l’Ouest, 17% sont d’Afrique de l’Est (Mozambique, Madagascar, Ile de Bourbon = la Réunion, Ile de France = Ile Maurice), 55% viennent des Caraïbes (Guadeloupe, Martinique, Saint-Domingue = Haïti).

- Entre 1738 et 1776, à Paris, le nombre de noirs recensés augmente progressivement, à cause, notamment, de la guerre de 7 ans (1756-1763), qui entravait la navigation et empêchait plusieurs colons de retourner aux colonies avec leurs esclaves. Ainsi, en 1762, 159 noirs sont enregistrés à Paris (qui compte 500 ou 600 000 habitants). En 1778, un recensement répertorie 1000 noirs vivant en France, mais ce chiffre est porté à 5000 selon la police (Pierre Boulle en recense 765, rien qu’à Paris). En comparaison, en 1750, la population noire en Grande-Bretagne est estimée à 10 000 (entre 3000 et 30 000) sur une population de 9 millions de britanniques (contre 20 millions de Français).

- En France, le racisme anti-noir émerge dans la seconde moitié du 18e siècle. Ainsi, aux Antilles, c’est en 1760 qu’une ségrégation commence à s’installer. Pourquoi cette prolifération idéologique raciste ? 1/ Certains pensent que c’est dû au nombre grandissant de noirs affranchis dans les colonies. Les colons, effrayés, auraient érigé cette barrière de la couleur pour préserver leur statut en tant qu’élite. 2/ D’autres pensent que c’est une mesure d’influence coloniale sur les fonctionnaires français. 3/ Ou alors, c’est pour légitimer l’esclavage pour une nation comme la France, qui se dit pays de la liberté. Plus particulièrement pour légitimer l’esclavage des noirs, à une époque où l’esclavage entre européens n’est plus concevable, dû au changement de mentalités [selon David Eltis, l’émergence de la culture capitaliste (« capitalist culture ») met l’accent sur la valeur des individus].

- Buffon (naturaliste et philosophe des Lumières) avance l’idée selon laquelle l’apparence des Africains les rend particulièrement aptes à l’esclavage (contrairement à ce que pense Montesquieu). Selon lui, l’environnement (les terres, le climat) est responsable de l’apparence et du caractère des populations. Ainsi, les populations blanches sont plus industrialisées et leur culture est plus développée, puisque les sols sont assez pauvres. Au contraire, les noirs sont simples et stupides puisque leurs terres sont très riches et fertiles (ils n’ont pas besoin de réfléchir pour exploiter au mieux leur environnement). Rousseau, Raynal et Diderot partagent ces idées.

- En 1782, la notion de pureté raciale est fermement établie dans les esprits, même chez les défenseurs de la liberté (cf. les débats sur les relations interraciales, notamment).

- Dans les années 1790, toutefois, l’élite intellectuelle (écrivains...) et judiciaire (avocats, magistrats...) utilisent le symbole de l’esclavage pour critiquer les abus du pouvoir royal.

Source : « There are no slaves in France », de Sue Peabody.


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