Mais ça ne franchit jamais une des barrières linguistiques.
En sciences et techniques au contraire, on doit traduire dans toutes
sortes de langues ; j’ai dû lire des articles en suédois, en allemand,
en russe ; je corresponds avec un égyptien, deux irakis, des indiens,
des iraniens, un letton, deux suédois, un biélorusse, dont à peine un
seul comprend ma langue, ayant étudié à Grenoble. Au temps de traduire
le manuel en anglais, j’ai compris qu’il fallait éradiquer toutes les
blagues franco-françaises qui d’ordinaire font mes délices.
En tant que trouveur professionnel, j’ai assimilé la discipline de
vérifier que la traduction d’un concept en d’autres langues fonctionne
bien. Si ça coince, remonter corriger son erreur de conception. Aussi je
préfère de beaucoup le loup-phoque à la cane-hyène. Aucun des
calembours, oups, des lacamiteux lacambours calaniens ne franchit le
pont d’une traduction : ils ne sont qu’un délire franco-français.
Et le propre d’une « vérité profonde » est que son inverse aussi est "une
vérité profonde"...