De la marchandise ( du nitrate d’ammonium ) saisie ( pour quelle
raison ?), il y a 6 ou 7ans, sur cargo battant pavillon moldave
et qui avait fait escale technique à Beyrouth sur la route du
Mozambique a été stockée dans des conditions que la simple
intelligence réprouve.
Tout le monde savait ou aurait dû savoir, vu les précédents, la
dangerosité de ce produit surtout au Liban où la France est
tellement appréciée qui a connu à Toulouse une catastrophe
similaire en 2001.
On trouvera des explications toutes plus vaines les unes que les
autres pour expliquer ces négligences.
Ce serait certes plus facile d’attribuer les manquements à un
attentat perpétré par le Hezbollah ou Daech ou encore Israël que
d’établir les responsabilités des « élites »
dirigeantes d’un pays qui sombrait déjà avant cet accident dans
le chaos.
Les réalités du terrain font que le système de gouvernement doit
faire au Liban la part aux différents clans que l’on qualifiera
par facilité de confessionnels alors que ce ne sont en fait que des
familles maffieuses qui ont mis la société en coupe réglée et se
partagent les ressources du pays.
La solution de facilité consistera à faire l’impasse sur les
vraies responsabilités qui au Liban se diluent au fur et à mesure
que l’on monte dans la hiérarchie sociale et à mettre sur le
compte de la négligence de lampistes ce qui est un mal endémique
dans un pays qui n’a plus d’état digne de ce nom mais dont
différents pouvoirs accommodent les restes à leur profit exclusif.
Que, dans ce cadre-là, l’information sur la dangerosité de ce
dépôt ( que le service des Douanes prétend avoir à maintes
reprises fait remonter aux responsables ) se soit perdue dans le
labyrinthe institutionnel n’est pas surprenant, les priorités des
dirigeants sont d’une toute autre nature, ils préfèrent réfléchir
sur les moyens de s’enrichir plutôt que d’assurer la protection
d’une population en voie accélérée de paupérisation et qui
n’est sans doute pas assez fortunée pour habiter ailleurs qu’aux
confins d’une zone industrielle.