@Pierre Régnier
Je
pourrais faire une longue réponse, ce serait intéressant, car vous
êtes une illustration caractéristique d’une certaine perte de
repères contemporaine. Mais je vous connais, vous avez les idées
bien arrêtées (euphémisme). Je vous donne donc juste deux ou trois
éléments brièvement :
1.
Comme Gollum vous l’a justement fait observer, les terroristes
n’ont rien à faire de la théologie catholique de Benoît XVI et
Jean-Paul II. On pourrait rayer le livre de Josué du Canon, ça ne
changerait rien pour eux.
2.
Vous vous situez sur le plan moral. « Ignoble »,
« ignominies », etc. Or la Bible n’est pas morale,
jamais. La prétention de décider par soi-même le bien et le mal
est justement le péché originel, toujours renouvelé, on s’en
rend compte ici. Mais ce serait trop long à développer. Je pourrais
vous renvoyer aux ouvrages de Jacques Ellul (Le Vouloir et le Faire,
Les Sources de l’éthique chrétienne), mais je crains que ce ne
soit une perte de temps en l’occurrence.
3.
La Bible est le
témoignage de l’histoire des hommes, de l’histoire de l’âge
du bronze en l’occurrence. Avez-vous lu l’Iliade d’Homère ?
C’est beaucoup plus violent que le livre de Josué, Homère rentre
dans les détails, décapitations,
énucléations, membres arrachés, broyés, flots de sang noir, etc.
Voudriez-vous interdire Homère ?
En
résumé,
je pense que vous êtes
une bonne personne, très bien intentionnée, qui tend vraiment vers
le bien, ce qui est rare. Mais vous êtes aussi le témoignage d’un
effondrement de la culture humaniste, d’une hyper-sensibilité,
d’une hyper-vulnérabilité qui brouille complètement les repères
traditionnels, l’histoire de la guerre, le statut des textes sacrés
(vous ignorez complètement la théologie catholique à ce sujet, Dei Verbum, etc.), le sens de la transcendance de Dieu, etc. Tout s’est
effondré, comme chez nombre de femmes de ce site (Mélusine,
Rosemar, etc.). Ne reste qu’une vague sentimentalité, de bonnes
intentions. Plus une monomanie, comme chez nombre de personnes de ce
site, et chez moi aussi peut-être. Bref, il
ne reste rien du chrétien viril à la Bossuet ou à la Jean-Paul II,
qui affronte d’un regard lucide l’histoire et ses horreurs, et
qui éclaire le monde par son verbe souverain. Il ne reste que de
l’émotion, que de la souffrance.