J’avais un travail assez poussiéreux à faire ce matin. Aucun masque de bricolage disponible, je prend un masque « antivirus » . Je porte des lunettes, donc assez facile de le plaquer sur le visage et de le fermer en haut. Une heure plus tard je l’ôte et remarque à l’intérieur deux tâches grisâtre, de la poussière de terre. Curieux. Je met un neuf et continue mon travail. Une heure plus tard, même constatation.
Pas la peine d’avoir fait un doctorat en mécanique des fluides pour avoir une idée de ce qui se passe. L’aspiration de face à travers le masque est ralentie, car l’air doit se frayer un chemin à travers les couches de papier du masque. Donc la circulation de l’air est favorisée par les côtés du masque le long des joues. Personne bien sûr ne scelle cette voie de circulation avec du ruban adhésif. Donc, l’air chargé de poussière de terre a contournée l’obstacle et s’est fixée aux deux endroits les plus humides récupérant la vapeur d’eau émise par le nez et/ou la bouche, l’autre partie étant très probablement inhalée.
Vu la taille et la densité de la poussière en suspension dans l’air, on peut comprendre qu’un virus emprunterait la même voie à condition d’être en suspension sur une gouttelette assez fine. Donc, le masque n’arrête que les postillons directs en trajectoire balistique à courte distance et on peut supposer qu’avec la distanciation il suffit d’éviter de face un tousseur pour avoir une protection équivalente avec et sans masque à l’extérieur. En intérieur toute gouttelette capable de rester en suspension dans l’air peut donc contourner l’obstacle du masque de façon significative, comme ma poussière de terre de ce matin.
C’était mon étude observationnelle. Il y aura des délais pour celle en double aveugle...