@Adèle Coupechoux
Vu le niveau d’impréparation quasiment généralisé, on a en effet oublié de raisonner en termes de santé publique au sens large et on a tout mis en oeuvre pour éviter un apocalypse sanitaire qui n’est jamais venue. On a partout vidé les hôpitaux pour un raz de marée qui n’a pu faire illusion qu’au tout départ, quand l’évolution clinique de la maladie était méconnue, ses cibles principales tout autant et la cinétique de sa diffusion mal cernée. Mais ensuite ?...
Combien de soins interrompus, de biopsies non faites, de traitements ajournés, de dépistage non effectués, d’opérations ajournées ? Aux USA, le 9 juin deux dirigeants de très grands hôpitaux ont fait une tribune dans le NYT pour prédire que la réponse au covid-19 ferait plus de morts que le virus lui -même. Il est quasiment avéré là bas que la réponse au virus a entraînée plus de pertes d’années de vie que le virus lui-même, en ne soignant plus ou mal une population globalement plus jeune que les cibles du virus.
Et bien sûr le coup de poignard à l’économie entraîné par le confinement n’aura aucun impact sur la vie des sociétés, pas de violences familiales, pas de suicides, une chance en somme. Quelqu’un ayant un solide sens de l’humour a résumé me semble-t’il l’ampleur du désastre de la gestion de cette crise en indiquant que cette année il y aurait une rupture de pente dans les décès par cancers et maladies cardiovasculaires, vu que tout le monde meurt du covid-19 directement ou non...
Le retour des élèves à l’école marque un retour au bon sens. Il n’y a aucune alternative au vaccin qu’une diffusion large du virus dans la population peu susceptible de décéder à son contact. Ce n’est pas la population générale qu’il faut protéger, pas plus qu’il ne fallait confiner des gens non malades, souvent non contaminés. Il faut protéger d’un décès prématuré de quelques mois ou années une population limitée qu’on connaît. On ne paralyse pas une société pour une infime minorité, ou alors il va falloir le faire désormais chaque hiver. Pour mémoire des saisons de grippe on fait plus de morts que cet épisode. Si on commence à porter des masques pour éviter quelques milliers de morts durant la saison froide, il faudra désormais le faire tout le temps. Vivre en acceptant les risques ou crever de peur derrière nos masques chaque hiver, il va falloir choisir.