@ZenZoe
Pas de mélange des genres entre religions et politique dans la loi de 1905 ? Où avez-vous vu ça dans cette loi ? Vous devriez la relire ! Puis-je vous rappeler que lors des débats il a été décidé de ne pas interdire le port d’habits religieux dans le domaine public ?
’’Jean Baubérot, chercheur spécialiste de la
laïcité, rappelle l’esprit de la loi de séparation des Eglises et de
l’Etat, qui prône une liberté de pratiquer mais aussi de montrer sa
religion.’’
’’Question : La loi de 1905 n’évoque à aucun moment le port de vêtements
religieux ou de signes ostentatoire d’une religion. Comment faut-il
interpréter cette absence ?
Réponse : S’il n’y a rien sur ce sujet, c’est
qu’à l’époque, on a refusé de légiférer là-dessus. La commission
parlementaire l’avait refusé, puis un amendement, déposé par des laïcs
intransigeants, visant à interdire le port de la soutane, avait été
refusé au cours des débats parlementaires. Aristide Briand, à
l’initiative de cette loi, avait donné deux arguments. Le premier, le
plus fondamental, c’est que la loi de 1905 est une loi de liberté, et
qu’il aurait donc été paradoxal qu’elle interdise les vêtements
religieux. Ensuite, si on interdisait la soutane, il pensait que le
clergé trouverait d’autres signes distinctifs qui sortiraient du cadre
de la loi. C’était entrer dans un jeu du chat et de la souris dont il
aurait été très difficile de sortir.
Question : Par cette omission volontaire, la loi autorise donc en creux tout vêtement ou signe religieux sur l’espace publique.
Réponse : La
loi édicte en fait que ce qu’il faut observer, c’est le comportement,
pas le vêtement. Pour l’Etat, il n’y a pas de vêtement religieux ou
non-religieux. Aristide Briand disait avec humour que si quelqu’un veut
se déguiser en portant une soutane, l’Etat ne va pas le lui interdire.
Cette loi empêche la religion d’imposer ses normes à l’ensemble de la
société. En revanche, vous avez le droit de pratiquer, de croire et même
de montrer votre croyance, si vous le voulez. Il y a un article très
intéressant, l’article 31, qui punit des mêmes peines ceux qui
voudraient vous obliger à croire ou à participer à un office religieux
et ceux qui voudraient vous empêcher de croire ou de pratiquer.
L’obligation de croire ou de ne pas croire est donc passible de la même
sanction.’’
https://www.europe1.fr/societe/laicite-la-loi-de-1905-est-une-loi-de-liberte-2651183