Par définition une « théorie du complot » est forcément une élucubration, puisque si c’est une « théorie », c’est que l’on n’a pas de preuve.

L’univers des « complotistes » est envahie de ses théories plus ou moins fumeuses faisant intervenir des entités plus ou moins imaginaires (de illuminati ou prieuré de sion en passant par le petits hommes verts).

L’univers des « esprits critiques » devrait être plein de légitimes interrogations :

— Est-ce que tel ou tel événement ne peut être que fortuit ou peut-il « matériellement » avoir été provoqué ? 

Si provoquer l’événement suppose la complicité de la moitié de la planète ou des moyens techniques Alien, c’est que c’est impossible !

— Est-ce que tel ou tel groupe d’intérêt peut en tirer un profit illégitime ?

Si un laboratoire tire profit d’un médicament contre le cancer, c’est légitime et cela ne signifie certainement pas que ce laboratoire à « créé » le cancer.

— Un groupe peut-il en accentuer, amplifier ou déformer les effets d’un événement pour en tirer un profit illégitime ?

Prétendre qu’une infection est plus mortelle qu’elle ne l’est réellement pour obtenir des financements pour la recherche de traitements ou de vaccins serait un bon exemple d’amplification « possible ».

— Comment faudrait-il s’y prendre déclencher ou manipuler un événement et quelles complicités seraient nécessaires ?

Là encore, si la moitié des médecins doivent mentir ou s’il faut être capable de provoquer un tremblement de terre de force 6, le doute est permis sur la réalité du « complot ».

— Est-ce que le gain supposé serait à la hauteur des investissement nécessaires ?

— Est-ce qu’il existe au moins un preuve que le « groupe » existe en tant que groupe constitué (preuves formelles de connivence, de contacts, actions conjointes ?

Souvent, si de telles preuves existent, l’histoire se termine au tribunal avec une accusation d’entente illicite ...

... etc ...

On peut se poser des questions.

On peut questionner les informations pour y chercher les faits (les informations ont une source, qui peut donc les manipuler ou les déformer, parfois involontairement).

On peut chercher « à qui profite le crime », si crime il y a (attention tout de même à ne pas accuser les pompiers d’allumer les incendies, sous prétexte qu’il sont toujours les premiers sur place et que cela « finance » leurs salaires et leurs équipements).

Mais dés lors qu’on émet une « hypothèse » (non démontrée donc), on est déjà dans le complotisme.

Il faut être capable de mettre soi-même sa propre hypothèse en doute, de chercher soi-même des hypothèse plus simples ou plus probables et surtout de ne pas en « tomber amoureux » parce qu’elle met en cause un groupe qu’on aime pas (les communistes, la CIA, les juifs, l’industrie pharmaceutique, la NASA, les USA, ..).

Et il faut surtout éviter de clamer son hypothèse comme une vérité démontrée.

Par contre dés lors qu’elle est proclamée comme telle, une hypothèse est une invitation à la réflexion et à la critique.

J’ai des doutes et des questions sur certains événements.

J’ai même des hypothèses dans certains cas.

Si un jour elle sont assez solides et que j’ai suffisamment d’éléments pour les juger plausibles (si tant est que je me donne la peine, que cela vaille la peine d’investiguer plus avant), je les communiquerais ... pour voir si mes éléments peuvent être corroborés ou au contraire invalidés.