La Théorie du Complot – Origine, Substance et Utilité
Origine
Le terme de « théorie du complot », avant d'être devenu une expression à la mode en France, est à l'origine une expression américaine. Une traduction directe du vocable composé Conspiracy Theory, qui apparu lui soudainement aux États-Unis au beau milieu des années 60.
Aux États-Unis, le terme conspiracy, en lui-même, est accessoirement un terme très communément employé dans le domaine judiciaire, où il permet notamment de désigner dans les affaires quotidiennes la notion de crime en bande organisée, l'association de malfaiteurs, ou autre joyeuseté criminelle qui implique au moins deux personnes dans le fomentement concerté d'un acte illégal. Là-bas, le recours à ce terme est donc en lui-même une chose relevant des affaires courantes à cet égard.
Dans le langage français en revanche, à moins d'être utilisé dans le contexte de la fiction, le mot complot tend à être assez peu employé en comparaison. En Histoire par exemple, on lui préfère généralement des vocables plus précis et plus appropriés, moins alambiqués et moins propices à la polémique. Et même si notre histoire toute entière est une succession de petits et de grands « complots » à travers les âges, on utilise souvent plus volontiers des mots comme intrigue, manigance ou stratagème par exemple, pour décrire toutes ces diverses situations liées au pouvoir, aux renversements politiques et autres conquêtes, afin de ne pas entrer inconsidérément dans un abus de langage inopportun et contre-productif. Parle-t-on d'un « complot » des Grecques contre la ville de Troie lors du célèbre épisode hippique ?
Bien que je ne m'aventurerai pas à vous garantir que jamais cette formule de « théorie du complot » ne fut employée nulle part sur cette planète avant la seconde moitié du 20e siècle, il est par contre tout à fait certain que sa diffusion et sa popularisation, et par la suite sa reconnaissance instantanée par l'opinion publique en tant que postulat conceptuel, ainsi que le fait pour les gens de l'employer comme des perroquets, date elle des années 60 et des États-Unis. Son apparition soudaine fut d'ailleurs liée directement à un contexte et un sujet précis, celui de la controverse concernant le rapport d'enquête sur l'assassinat du 35e président des États-Unis, John Fidzgerald Kennedy.
La célèbre formule ne doit donc pas seulement son existence à la créativité populaire et aux commérages, à une apparition « organique », car se sont les médias américains les premiers, écrits et télé-radio-fusés, qui rendront les premiers célèbre cet aphorisme légèrement nihiliste, en y faisant allusion dans leurs titres pendant des semaines et des mois, notamment en plein au moment où l'enquête d'un certain Jim Garrison fut rendue officielle, nous sommes là au début de l'année 1967.
Le cas JFK mériterait en lui-même tout un long chapitre pour explorer tous les tenants et aboutissants, mais sans entrer dans le détail technique de ce dodu dossier, d'ailleurs bien plus complexe et profond qu'un simple « complot », on peut néanmoins situer que c'est donc ici très précisément, historiquement, que le concept de « théorie du complot » sera né, dans l'interstice de la controverse autour de la crédibilité du narratif officiel concernant l'assassinat de John F. Kennedy.
L'emprunte des services secrets Américains.
Il existe de longue date une rumeur qui prétend que c'est la CIA qui aurait inventé le terme de « conspiracy theory », et qui aurait ensuite donné instruction aux médias Américains de faire mousser le concept dans leurs colonnes et dans leurs émissions afin de discréditer et de calmer la défiance populaire montante vis-à-vis du narratif officiel et de la commission Warren.
Si la première moitié de cette rumeur semble impossible à démontrer ou à infirmer définitivement, il en va différemment de la seconde, qui s'appuie elle en réalité sur un document précis, un dispatch qui fut rendu public en 1996 en réponse à une demande officielle requise par le New York Times en 1976, une demande répondant au label de « Freedom of information Act ». Ce document déclassifié, datant d'avril 1967, témoigne de l'existence d'une volonté précise de la CIA d'éteindre l'incendie de la controverse sur le rapport Warren via un communiqué produit par l'un des directeurs de la CIA à l'attention de ses collègues, une note s'intitulant Countering criticism of the Warren Report (Contrer la critique sur le rapport Warren).
Lien vers le document original, dispatch 1035-960 :
https://www.maryferrell.org/showDoc.html?docId=53510#relPageId=2&tab=page
Voici quelques extraits choisis et traduits :
« 1. Depuis le jour de l'assassinat du président Kennedy, les spéculations vont bon train quant à la responsabilité de son meurtre. […] … un sondage d'opinion a récemment indiqué que 46% du public américain ne croient pas qu'Oswald ait agi seul, tandis que plus de la moitié des personnes interrogées pensent que la Commission a laissé certaines questions sans réponse.[...]
2. Cette tendance d'opinion est un sujet de préoccupation pour le gouvernement américain, y compris pour notre organisation.[...]
Le but de cet envoi est de fournir du matériel pour contrecarrer et discréditer les affirmations des théoriciens du complot, afin d'empêcher la circulation de ces affirmations dans d'autres pays. Les informations de base sont fournies dans une section classifiée et dans un certain nombre de pièces jointes non classifiées.[...]
[...]
a. Discuter du problème de publicité avec l'élite et ses contacts amis (en particulier les politiciens et les éditeurs), en soulignant que [l'enquête officielle sur l'événement en question] a permis une enquête aussi approfondie qu'il est humainement possible, que les accusations des critiques sont sans fondement sérieux et que toute autre discussion spéculative ne fait que jouer dans les mains de l'opposition. Soulignez également que certaines parties du discours sur la conspiration semblent avoir été délibérément générées par des propagandistes communistes. […] Exhortez-les à user de leur influence pour décourager les spéculations non fondées et irresponsables.
b. Utiliser des moyens de propagande pour réfuter les attaques des critiques. Les critiques de livres et les articles de fond sont particulièrement appropriés à cette fin. Les pièces jointes non classifiées à ces orientations devraient fournir des informations utiles à transmettre aux services de renseignement. Notre stratagème devrait souligner, le cas échéant, que les critiques sont (I) attachés à des théories adoptées avant que les preuves ne soient disponibles, (II) politiquement intéressés, (III) financièrement intéressés, (IV) précipités et imprécis dans leurs recherches, ou (V) entichés de leurs propres théories.[...]
4. Dans les discussions entre particuliers et médias qui ne visent pas un auteur en particulier, ou pour attaquer des publications qui pourraient être encore à paraître, les arguments suivants devraient être utiles :
a. Il n'y a pas eu de nouveaux éléments de preuve significatifs que la Commission n'a pas pris en compte.
b. Les critiques surévaluent généralement certains articles et en ignorent d'autres. Ils ont tendance à mettre davantage l'accent sur les souvenirs des témoins individuels (qui sont moins fiables et plus divergents - et offrent donc plus de prise pour la critique) ...
c. La conspiration à grande échelle souvent suggérée serait impossible à dissimuler aux États-Unis, […]
d. Les critiques ont souvent été attirées par une forme de fierté intellectuelle : ils initient une théorie et en tombent amoureux ; ils se moquent également de la Commission parce qu'elle n'a pas toujours répondu à chaque question par une décision plate dans un sens ou dans l'autre. »
Lien vers le document entièrement traduit en Français (en milieu de page) :
https://alexandreberger-azimut.blogspot.com/p/la-theorie-du-complot.html
Substance
Le concept de « théorie du complot », ainsi que l’appellation de « complotiste », permettent généralement de désigner une tendance qu'auraient certains à imaginer à tort la possibilité d'une machination orchestrée, de mensonges ou de tromperies d'envergure émanant des autorités médiatiques, politiques ou scientifiques. Mais la formule est bien sûr là pour le rappeler, avant même d'ailleurs que tout débat argumenté ait pu commencer, quel que soit l'objet de la conversation, vous êtes dans l'erreur et le simplisme si vous cédez à cette hypothèse théorique. Cette petite merveille dialectique entend ainsi saisir sur le vif l'infamie de la crédulité et de la paranoïa, et signifie si elle vous est adressée que votre avis sur le sujet discuté est le résultat d'une fabulation très courante, un délire d'ignorant recensé par les intellectuels de la télé et de la presse, par les psychologues même, et que vous exprimez là à votre insu un manquement grotesque à l'intelligence et à la rationalité, ou plutôt, et c'est là que déjà le bas blesse, vis-à-vis de la perception normale, reconnue et admise par la majorité des gens, par les autorités publiques et politiques, les médias et monsieur tout le monde.
Le terme de « théorie du complot » est donc d'abord et avant tout un élément de langage, une figure rhétorique hors-sol qui propose dans sa finalité de ramener toutes sortes de réflexions et de désignations de faits précis à une simple caricature abstraite. Alors que la notion de « complot » est chose très courante en elle-même dans l'histoire humaine, on remarque que le fait de lui accoler le mot de « théorie » opère en pratique une sorte de biais et une sorte de multiplication par 0. En caricaturant à ce point les choses, la formule induit un raisonnement par l'absurde et inclut souvent un caractère polémique, réduisant ainsi volontiers et de fil en aiguilles toute pensée rationnelle et argumentée à un simple courant d'air.
C'est que la formule, dans son essence première, est en réalité taillée pour le biais cognitif. Un aphorisme bon marché mais facétieux. Un slogan prédigéré qui contient déjà en soi sa propre réponse, et ce quoi que vaille la légitimité de quelque argument que se soit. La formule de « théorie du complot » contient ses propres suggestions, son propre flot d'idées préconçues, une suite logique et certains enchaînements précis dans la psyché. C'est que le libellé de « théorie du complot » a en fait été conçu en « laboratoire » !
Si la preuve formelle d'une telle chose reste certes à produire, il est intéressant de réaliser que la formule correspond en tous cas parfaitement à une notion dialectique que le père des relations publiques lui-même, le célèbre Edward Bernays, décrivait comme un Rubber Stamp. Littéralement, un Tampon en Caoutchouc. Un concept qui désigne le fait de marquer une idée comme on marquerait un document d'un coup de tampon, d'une certification normalisée. En clair, l'idée est que se sont ici des propos qui seront « tamponnés », ou étiquetés, d'un certain label cognitif.
Pour situer plus aisément la chose, voici un autre exemple très connu du procédé : les célèbres « frappes chirurgicales » Américaines. Tout le monde ayant été en contact avec les médias au cours des années 90 et 2000 connaît cette expression, cette association de mots véhiculant à elle seule tout un concept et tout un fil de pensée : les Américains bombardent, oui, mais c'est « chirurgical. » Sous-entendu, en dépit de la brutalité apparente de la chose, ils savent parfaitement ce qu'il font. Sous-entendu, il n'y aura aucun dégât collatéral parmi les civils, soyez tranquille. Ergo, le bombardement est complètement sûr, voir même entièrement légitime.
Il existe de nombreux autres exemples de Rubber Stamps, comme la « guerre contre la terreur », « faire tourner l'économie », ou encore celui de la « barbarie nazie ». Tous ces termes sont en réalité des figures de style ingénieusement composées, et encore une fois, nous viennent toujours obstinément d'un seul et même endroit à l'origine : les États-Unis.
Vous trouverez ici un lien vers un article expliquant ce principe de rubber stamp plus en détail ainsi que d'autres exemples :
http://mccomber.blogspot.com/2007/07/le-mauvais-sicle-annexe-1-les-tampons.html
A moins de vivre dans une grotte depuis des décennies, nous connaissons tous ces formules. Tous ces vocables composés sont eux aussi le résultat d'une création intelligente précise, et non le résultat aléatoire de simples commérages de commentateurs.
Utilité
Le concept de « théorie du complot » aura donc fait le tour du monde occidental depuis les années 60, sera entré dans le langage courant et sera même devenu une expression de tous les jours. Il peut maintenant s'employer à toutes les sauces, ou presque. Mais il reste et demeure, en soi, un recours purement dialectique. De la rhétorique. Un concept abstrait. Un simple outil de langage préfabriqué souvent propice dans les faits au détournement d'opinion et favorable à une complaisance normalisée envers certains dénis de réalité, et cela dans une logique de diversion et d'écran de fumée. Car la véritable utilité de la formule est en fait celle d'être un outil de propagande, un contre-feu, une mine psychologique. Et comme il est coutume dans la plupart des propagandes bien ficelées, en profondeur, le nœud coulant consiste notamment à s'appuyer sur les instincts grégaires des gens, sur le besoin d'appartenance au groupe et la tendance naturelle à craindre l'ostracisme que tend à ressentir tout être humain normalement constitué : si tu crois à X théorie du complot, c'est que tu es un imbécile doublé d'un crétin.
Mais plutôt que d'apporter une quelconque forme d'intelligence, la formule promeut en fait elle-même sa propre dose de confusion et de simplisme, en proposant tout bonnement de détourner l'attention des réalités factuelles pour se concentrer à la place sur du concept et de la généralité théorique. Le principe de « théorie du complot » fonctionne en fait en complète apesanteur et il est ainsi souvent pour ceux qui l'emploient une excuse toute trouvée pour ne pas réfléchir et ne pas se renseigner.
Pour autant, cela ne veut pas dire que toutes les dites « théories du complot » soient valables et fondées, bien évidemment, dans un monde sensé, on s'en tient aux faits, aux preuves et aux arguments, à la logique, à la science et aux mathématiques, tout simplement.
Diversion
De façon générale, derrière l’appellation de complotiste, derrière le dossier JFK et derrière nombre de sujets amenant à ce thème, la célèbre formule tend généralement à affubler les dits « complotistes » d'un goût prononcé pour la simplification universelle des choses et d'une inclinaison maladive à penser bêtement et naïvement que « tout » serait complot. Et c'est en cela qu'on tend généralement à cataloguer les dits complotistes comme des imbéciles et des ignorants.
Mais ainsi dans ce cas nous ne parlons déjà plus de faits précis, de la « balle magique » mentionnée dans le rapport de la commission Warren, des building les plus célèbres du monde qui s'écroulent l'un après l'autre à la vitesse de la chute libre à cause d'un impact en façade ou des finitions en carton et chatterton du célèbre LEM, mais de l'idée selon laquelle nous serions tous victimes d'un gigantesque mensonge permanent organisé par une poignée de méchants conspirateurs tout-puissants.
Ainsi, en s'écartant complètement des faits puis en caricaturant à ce point l'idée d'une collusion et d'une manipulation possible de la part des élites qui nous dirigent sur certains sujets, le recours à la formule tend alors à induire et suggérer une grossière simplification des choses, un comble.
Derrière les moqueries et la risée que la bien-pensance impose aujourd'hui si volontiers sur toutes sortes de sujets aux lanceurs d'alerte ou aux simples libre-penseurs du quotidien, et qu'on appelle si volontiers des « complotistes », demeure pourtant la réalité irréductible de la logique du profit, demeure l'organisation pyramidale de la société, demeure la réalité des fortunes et des lobbies, des regroupements officieux d'entités influentes, demeure les connivences explicites et formalisées, et toutes celles, probablement plus nombreuses encore, implicites et découlant simplement de la logique et des rapports de « classes ».
Et pourtant le grand « complot », s'il y a, est là, au delà des caricatures, incarné dans la collusion naturelle des régnants et dans l'exaltation des rapports dominants-dominés. Il est là depuis la nuit des temps, muant simplement au grès de la complexité du tissu hiérarchique et des millions d'individus qui constituent maintenant nos tribus géantes, s'éprouvant au travers de la logistique et des avancées organisationnelles de nos sociétés, des outils logistiques et cognitifs disponibles, et surtout au travers d'un prisme universel central : La monnaie.
Faut-il vraiment rappeler aux anti-complotistes que de toute évidence, jamais dans toute l'histoire le pouvoir n'a été aussi centralisé et aussi structuré qu'il ne l'est aujourd'hui ? Que les médias, de façon toute aussi inédite, sont plus énormes et influents que jamais et disposent aisément de la possibilité pratique de fabriquer de toutes pièces toutes sortes de narratifs biaisés et de les imposer au public en toute impunité ? Ce qui représente par définition pour un classe régnante un remarquable instrument de domination, ainsi qu'un redoutable danger pour nos libertés à tous et pour nos pseudos « démocraties ». C'est donc aussi malheureusement de cette inexorable et cruciale réalité pratique que nous détourne au passage cette réduction ad vitam eternam à la « théorie du complot ». Faut-il aussi considérer les notions de corruption et de trafic d'influence comme des mythes chimériques délirants pour satisfaire pleinement les limites du politiquement correct ?
Toute recherche de profit économique d'envergure implique par essence la notion de stratégie de façon structurelle, implique une compétitivité et même parfois une volonté de dominer par tous les moyens possibles. Et si le mensonge devient un ingrédient utile, pensez-vous vraiment que la morale l'emporte dans la balance ?
Dans le fond, il n'y a là rien d’extraordinaire à cela. Le plus extraordinaire, c'est plutôt de constater la capacité du consommateur et de l'électeur moyen à gober de gigantesques bobards à longueurs d'années sans jamais sourciller.
Et que dire du niveau de collusion qu'il existe aujourd'hui en France entre les sphères médiatiques, politiques et financières ? Que dire de leur niveau déplorable et de leur parti complet ?
Rendons-nous bien compte combien importe ultimement dans nos sociétés modernes qui dispose de l'autorité pratique pour « dire la vérité » ? Qui dispose du loisir d'aiguiller la diffusion de certaines informations d'envergure ? Et le problème ici n'est pas de savoir si les infos filtrent inexorablement ou non à termes, rattrapant alors mécaniquement les mensonges des médias et rendant théoriquement impossible ces mensonges (ça fait des décennies que les infos fuitent de tous côtés et que rien ne bouge), mais bien de réaliser qu'en dépit du bon sens et des évidences les plus rudimentaires, seul semble compter pour la masse, en fin de compte, aussi surréaliste soit-il, le narratif officiel imposé par les autorités médiatiques.
Une majorité de gens ne cherchent pas plus loin, et c'est sûrement là que réside en fait un important problème pour nos « démocraties », sûrement là aussi, en fin de compte, d'où découle le fait que nous sommes tous pris en otage par cette masse de gens complètement inertes intellectuellement, que nous nous retrouvons otages du chantage au complotisme et de tout ce système pendant qu'il nous est imposé d'observer impuissants les choses basculer toujours plus obstinément vers l'idiocratie, vers une société de plus en plus Orwelienne et terrifiante de connerie, et même, surtout depuis le délire Covidien, de constater la marche accélérée vers une dictature de moins en moins molle et de plus en plus assumée. Derrière la diversion de la « théorie du complot », se joue en réalité la montée du fascisme et la radicalisation des élites. Mais allez donc expliquer ça aux demeurés et aux ignares qui se prennent pour des malins en vous traitant de « complotistes » à tous bout de champs...
Très concrètement, vu l'enjeu et le pouvoir gigantesque que représente et dont dispose les médias, il est absolument surréaliste qu'on ait abandonné le contrôle des médias Français à quelques milliardaires qui n'ont en pratique de compte à rendre à personne, qu'ils disposent du loisir de fréquenter de si près le monde politique dans le privé, et surréaliste qu’aucune règle de déontologie précise n'encadre aujourd'hui la profession de journaliste. Et dans ce contexte aujourd'hui, nous ne sommes en réalité pas face à une « théorie de complot », mais face à un détournement avéré de l'opinion publique via des narratifs pré-fabriqués et orientés sur quantité de sujets d'importance.
Conclusion :
Dans le fond, la vérité est chose inamovible et indéboulonnable, alors que les perceptions de tout un chacun, elles, sont par définition modulables et influençables. Et c'est bien en cela que réside tout le problème finalement.
Enfin pour éviter les complications inutiles, il suffit simplement de ne pas utiliser la formule « de théorie du complot », et de s'en tenir en lieu et place à des faits, à des idées et à des arguments utiles, car sinon l'escroquerie intellectuelle commence en fait dès qu'on prononce la formule. Il suffit simplement de l'enrayer de notre vocabulaire et de se contenter à la place de termes adaptés à chaque sujet ou situation, et ainsi les fautifs, celles et ceux qui l'emploient sans vergogne, seront alors les seuls à mériter l'opprobre réservée aux simples d'esprit.
Dans une société et dans un monde sensés, conjointement aux fondements essentiels de Justice et de Liberté, seuls devraient compter les Faits et la Réalité !
Vocabulaire alternatif :
Manipulation, stratège, manigance, manœuvre, intrigue, stratagème, coterie, fourberie, escroquerie, trame, machination, magouille, entourloupe, ruse, fourberie, tromperie, mensonge, duplicité, collusion, mascarade, diversion, leurre, dissimulation, voir même un bon vieux coup d’État en bonne et due forme.
Lien vers une biographie d'Edward Bernays :
http://mccomber.blogspot.com/2007/07/le-mauvais-sicle-9-edward-l-bernays.html
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