Bonsoir, rosemar
Voilà l’un des rares sujets que je connais très bien pour avoir fréquenté pas mal de ports de Bretagne et m’être documenté non seulement dans les bibliothèques, mais aussi auprès de spécialistes locaux — notamment paimpolais — dont les aïeux ont embarqué autrefois pour les campagnes de « Grande pêche » à Terre-Neuve ou « à » Islande comme on disait alors.
Tous les deux ans a lieu à Paimpol un « Festival du Chant de marin » qui permet, pendant 3 jours, de 14 h jusqu’à près de 2 heures du matin sur 5 scènes différentes d’entendre de nombreux groupes français, bien sûr, mais également des groupes venus des 5 continents. (cf. Paimpol 2019 pour un savoureux best-of).
Petit extrait de mon article de 2017 (j’en rédige un pour chaque édition depuis 2007) :
"Mais le cœur d’un tel évènement musical et festif
est bien évidemment la tradition de musique et de chant des marins et des
mariniers. En étant fidèle sur ce plan à ses racines et à la volonté
d’origine de Pierre Morvan, fondateur du festival, Paimpol 2017 perpétue la
mémoire de tous ces auteurs, souvent anonymes, qui ont composé les airs et
écrit les paroles de ce qui constitue le répertoire, à la fois traditionnel et
vivant, de ce que l’on nomme de manière générique « les chants de
marins ». Un répertoire fait, pour l’essentiel, d’airs destinés naguère à rythmer
le dur et ingrat travail de bord des matelots de la « Grande
pêche », partis sur les goélettes de Paimpol, Saint-Malo, Fécamp ou
Dunkerque en quête de morue sur les redoutables bancs d’Islande et de
Terre-Neuve.
Chants à haler,
à hisser, à nager (ramer), à virer, tout ce répertoire de travail pourra être entendu à Paimpol. De même que
les complaintes des matelots exposés
aux terribles réalités de la vie en mer, ou celles des femmes confrontées à
l’angoissante, et trop souvent vaine, attente du retour de campagne.
Incontournables également, les chants
de détente à contenu plus léger, les chants
de métiers, et les instrumentaux
destinés à la danse, principalement composés sur des rythmes de mazurka, de
passe-pied, de polka et de valse. Non moins incontournables, le répertoire
spécifique des marins de « La Royale »
ou celui, particulièrement présent dans les superbes shanties britanniques."
Merci à vous de mettre en lumière cette formidable culture maritime qui continue d’avoir une très grande place en Bretagne.