Vent debout ! Il est temps d’écouter des chants de marins !
Vent debout ! Il est temps d'écouter des chants de marins ! L'auteur-compositeur Marc Simon nous invite à une traversée pour découvrir les chants de marins connus ou moins connus...
Les chants de marins sont avant tout des chants de travail et de courage : autrefois, dans tous les métiers, on chantait pour se donner du courage, pour se donner de l'allant...
Les marins chantaient lors des différentes manoeuvres qui exigeaient de la force : les bateaux n'étaient pas mécanisés... Pour sortir du port, pour rentrer au port, il fallait tracter le bateau : on parle alors de chants de déhalage...
Quelques chants de marins sont aussi des chroniques : ils évoquent des événements politiques, des naufrages, des actes de piraterie, un peu comme des journaux... Le chant permet ainsi de diffuser une information.
Par exemple, une complainte raconte cet épisode : un galion espagnol est arraisonné par un navire français...
"Un galion d'Espagne est parti d'Aligan (Alicante) chargé de marchandises et quantité d'argent.Croyant faire voyage comme à l'accoutumée un navire de France lui en a empêché."
Mais les chants tournent surtout autour du travail des marins : virer une ancre, hisser, affaler les voiles, remonter l'ancre...
Les bateaux servaient alors pour l'exploration, pour le commerce, ou la pêche : des cap horniers partaient de Dunkerque allaient jusqu'au sud de l'Amérique du sud puis remontaient vers Valparaiso, étymologiquement la Vallée du paradis.
Une chanson célèbre évoque ces campagnes de pêche : Hardi les gars...
"Hardi les gars, vire au guindeau
Good bye farewell, good bye farewell
Hardi les gars, adieu Bordeaux
Hourra ! oh Mexico ooo
Au cap Horn, il ne fera pas chaud
Haul away hé, hou là tchalez
A faire la pêche au cachalot
Hale matelot et ho hisse et ho
Plus d'un y laissera sa peau
Good bye farewell, good bye farewell
Adieu misère, adieu bateau
Hourrah ! oh Mexico ooo
Et nous irons à Valparaiso
Haul away hé, hou là tchalez
Où d'autres laisseront leur peau
Hale matelot et ho hisse et ho..."
Farewell est un cap au sud du Groenland... Le guindeau est un treuil à axe horizontal utilisé sur les navires pour relever l'ancre. Le travail au guindeau était particulièrement dur et dangereux.
De nombreuses chansons évoquent aussi la pêche à la morue : "la pêche à la morue sur les bancs de Terre-Neuve - qui remonte au 15e siècle - concernait à son apogée plus de trente ports français. Avant 1914, plus de deux cents trois-mâts et goélettes appareillaient pour les bancs, avec des équipages d'une trentaine d'hommes."
La vie sur les bancs est décrite par tous les marins comme un des métiers les plus durs qui soient : neuf mois de campagne sans escale, en travaillant jusqu'à dix-huit heures par jour, sans dimanche, et dans une mer particulièrement rude (glaces, coups de vent, brouillard...).
Dans certains chants, il était question du travail pour saler la morue...
On connaît aussi des chansons de revendication où étaient évoqués les problèmes entre marins et capitaine : par exemple, Louis Tavernier, patron de pêche qui ne traite pas bien ses matelots.
" On sait bien qu'cett' année, si la pêche a manqué, ce n'est pas de notre faute,
Ah ah Louis Tavernier, ne fais plus jamais de la misère aux hommes !"
Il existe encore des chants de revendication plus récents : ainsi, un chant des dockers au sud des Etats-Unis, ils protestent car ils n'ont pas été payés : Pay me my money down, interprété par Bruce Springsteen.
Certaines chansons ont une tonalité plus souriante : c'est le cas de cette chanson napolitaine, où un pêcheur évoque son activité, il fait du cabotage, il pêche aux alentours de sa ville et il invite les femmes du village à venir acheter ses poissons frais.
"Ueh, tenimmo lu pesce fresca stamattina !
Tenimme lu cefalo, tenimme l'anguilla e lu capitone,
Li calimeri e lu merluzza !
Ueh, bella fé, te piace lu pesce, bella fé. uhe, uhe, uhe.
Ma sent'allegra stamattina
Jei iettata la ret'ammera
Tanta pesci jei pescheta
E ma sent'addegrieta
Ueh, lu pesce, calameri, triglie,
Le pescheta stamattina
Ighu vegnu a bon mercheta
E perché, e perché, i me spusà.
Corrite femmene de lu paese
Aiutate la bancarella
Mettitavilla dintala gunella
Jetela frije dinta la padella."
Auteurs : Francesco Antonelli, Matteo Salvatore
Merci à Marc Simon pour cette conférence sur les chants de marins : un magnifique voyage dans le temps et l'espace...
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2020/09/vent-debout-il-est-temps-d-ecouter-des-chants-de-marins.html
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