Bonjour, YvesD.
« nous « vendons » (donc nous
aliénons) notre temps, notre force de travail », écrivez-vous en
développant ce que je nomme un constat lucide.
Dans un bouquin consacré à une héroïne
thanatopractrice et pilier de rugby, j’ai écrit cela :
« À
cet égard, n’en déplaise aux âmes bien pensantes, il faut reconnaître que le
mariage est l’une des formes les plus répandues de la prostitution.
Avec
le travail, lorsqu’il est subi. Vendre son cul, vendre ses muscles, vendre sa
tête, quelle différence ? Seul le plaisir exonère de la prostitution.
Plaisir de faire l’amour, de bâtir, de diriger, de travailler tout simplement.
Dès que le plaisir s’estompe puis disparaît pour céder la place à une
dépendance purement vénale ou à une routine déprimante, la prostitution
triomphe. Une prostitution admise, codifiée et affublée d’un faux-nez, celui de
la « réalisation par le travail ». Un leurre pour ceux, toujours plus
nombreux, qui se réfugient dans la vie associative ou les activités
extra-professionnelles pour fuir cette aliénation. En définitive, la majorité
d’entre nous sont des putes qui s’ignorent. Et nous n’y pouvons rien :
tout notre système socio-économique est basé sur cette réalité ! »
Certes, la tonalité satirique du livre n’est pas pour rien dans cet
écrit. Il n’en est pas moins vrai que, comme vous le soutenez, le travail
est une aliénation.