Je trouve que c’est un constat très discutable.
« Il semble
aujourd’hui qu’il y a une sorte d’unité contre la haine mais il ne faut pas
confondre être côte à côte dans une manifestation avec être ensemble encore
moins avec être unis, il ne faut pas non plus oublier, moins encore nier, qu’il n’existe ni unité ni unanimité et peut-être
pas de consensus sur ce que sont la laïcité et la République. »
Je trouve que c’est un constat très discutable qui contient
deux erreurs qui concernent les notions de république et laïcité ainsi
que l’état d’esprit de nos concitoyens.
Pas d’unanimité sur la laïcité et la République. Il n’y en a
jamais eu et il n’y en aura probablement jamais si ce n’est éphémère ou factice.
N’empêche, ce sont des principes essentiels de l’organisation de notre
démocratie et de notre état de droit qui sont justement là pour qu’il y ait une
loi commune respectée de tous et respectant chacun qui s’y soumet et la
respecte tout en ayant le droit d’exprimer ses critiques. Qui peut se dire lésé
dans cette histoire sans remettre en cause la notion d’égalité devant la loi du
citoyen fondée par la réciprocité du respect des droits et des devoirs. Cela
laisse un champ énorme d’autonomie pour que chacun mène sa vie collective et
individuelle sans contrainte abusive sur nos vies . Une république
démocratique n’est pas fondée sur l’unanimité et encore moins sur un consensus
mou ou flou qui est sa négation en germe qui mène à sa dissolution progressive par
les jeux d’influence d’intérêts cachés au profit des oligarchies et/ou des
communautarismes. Vivre en démocratie, c’est accepter d’être minoritaire parce
qu’il y a un débat public loyal, qu’il y a un équilibre acceptable entre
l’intérêt général et la diversité des situations sociales et patrimoines et que
la loi découle de la volonté du peuple et de son contrôle. Vous me direz, ce
n’est pas tout à fait ce que nous vivons. Je suis d’accord. Il me semble que
les points que je viens de citer sont tous en tension et que nous sommes plutôt
attachés à consolider notre république laïque à la fois contre des minorités
adeptes d’aventures partisanes où se mêlent dialogue, chantage et violence et
de classes dirigeantes en difficulté de trouver une légitimité dans la maison
qu’elles sont censées servir.