Covid-19 : plusieurs pays
européens imposent désormais un confinement ou un couvre-feu.
La France est loin d’être la seule à
en revenir au confinement ou à imposer un couvre-feu. Petit tour
d’horizon en passant par l’Irlande, l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne
ou la République tchèque.
Il y a d’abord les pays où le
confinement national est de retour. C’est le cas en Irlande et en
République tchèque, deux pays où le taux d’incidence
du Covid-19 a flambé début octobre.
En Irlande, pays de cinq millions
d’habitants, le confinement est de retour depuis le mercredi
21 octobre, et pour au moins six semaines, donc jusqu’au
1er décembre. Il est interdit de sortir de chez soi, sauf pour
faire ses courses ou faire de l’exercice dans un rayon de 5 km.
Il est aussi interdit de se réunir avec des membres d’un autre
foyer. Tous les commerces non essentiels sont fermés. Les bars et
restaurants ne peuvent proposer que de la vente à emporter. Et même
les rassemblements religieux (très importants dans le pays) sont
désormais virtuels. Seules exceptions, les mariages (limités à
25 personnes) et les écoles qui sont restées ouvertes.
C’est à peu près la même chose
depuis le jeudi 22 octobre en République tchèque, 11 millions
d’habitants, mais là en plus les écoles sont fermées.
Il y a un confinement partiel
également au Pays de Galles et aux Pays-Bas, et des confinements
locaux en Italie.
Un confinement régional est aussi à
l’étude en Catalogne, en Espagne.
Quant aux couvre-feux, ils se
multiplient un peu partout : en Italie dans plusieurs régions,
en République tchèque, en Belgique, avec des horaires qui varient
légèrement d’un pays à l’autre, de 21 heures ou
22 heures jusqu’à 5 ou 6 heures du matin.
La situation évolue également
mercredi en Allemagne. Le pays reste beaucoup moins touché que la
plupart de ses voisins, dont la France, puisque l’Allemagne ne
déplore « que » 11 000 morts, trois fois moins
que chez nous. Sauf que le nombre de cas est en forte hausse depuis
quelques jours. Angela Merkel a donc réuni les dirigeants des
16 régions, les Länder, afin de s’entendre sur des mesures
communes au niveau national. Ce qui est à l’étude, ce n’est
pas un confinement drastique, mais tout de même un durcissement des
mesures : fermeture des bars, des restaurants, des salles de
sport, des cinémas ou des salles de spectacle. Les Allemands
envisagent aussi l’interdiction des rassemblements publics, la
limitation des sorties avec des proches. Une sorte de "confinement
light", les écoles et les crèches vont rester ouvertes.
En France, on sent que le plan des
pouvoirs publics ne fait pas l’unanimité, mais ce n’est pas une
spécificité française. En Allemagne, il y a un relatif consensus
mais c’est aussi la conséquence de la bonne gestion de la
première vague de l’épidémie. En revanche, chez plusieurs de
nos voisins, c’est très tendu. Il y a beaucoup de controverse
politique au Royaume-Uni, de tension entre le Nord et le Sud du
pays. Il y a une vive controverse aussi en Espagne, où les médecins
du service public, épuisés et en manque de reconnaissance, ont
entamé une grève nationale mardi 27 octobre.
Le pire est en Italie où les
nouvelles restrictions décrétées par le gouvernement Conte, ont
déclenché des protestations violentes ces derniers jours. Avec des
incidents multiples à Naples, et surtout dans le nord : à
Turin ou à Milan, des villes particulièrement touchées par la
première vague de l’épidémie. Lundi 26 octobre au soir, lors de
brèves émeutes, apparemment organisées par des mouvements
néo-fascistes, des commerces ont été dévalisés et des tramways
vandalisés. La France est donc tout sauf une exception, presque
partout en Europe, les restrictions se multiplient et le risque de
tension sociale existe.