’’ne vous leurrez pas, ce n’est pas en se cloitrant chez soi, en empêchant
une grande partie de la population de travailler, qu’on va s’en sortir.’’
-> Certes, ce n’est pas en se confinant qu’on va en sortir.
« Le roi ne lâche que quand le peuple arrache » Victor Hugo, Notre Dame de Paris
Les masses ont de tous temps été affectées d’un biais cognitif rédhibitoire, et ce n’est pas La Boétie qui dira le contraire : ce biais cognitif est la croyance en un monde juste.
« La théorie de Lerner est que la croyance en un monde juste est d’une
importance cruciale pour le maintien du bien-être d’un individu. Étant
cependant confronté tous les jours à un monde apparemment injuste, à des
gens souffrant sans raison apparente, l’individu utilise des stratégies
pour éliminer cette menace envers sa croyance en un monde juste. Ces
stratégies peuvent être rationnelles ou irrationnelles. Parmi les
stratégies rationnelles, il y a l’acceptation de la réalité de
l’injustice, la prévention de l’injustice ou sa correction,
l’acceptation de ses propres limites ; parmi les stratégies
irrationnelles, il y a le déni, l’isolement, la réinterprétation des événements.
(...)
La théorie de la croyance en un monde juste a également été appliquée
aux cas de maladies. Les observateurs jugent similairement les malades
responsables de leurs maladies. Une expérience a montré que les
personnes souffrant de diverses maladies sont davantage dénigrées selon
des critères esthétiques que les personnes saines. Les personnes
souffrant d’indigestion, de pneumonie ou d’un cancer de l’estomac
étaient dénigrées ; les personnes souffrant de maladies plus graves
l’étaient plus encore. »
C’est pourquoi les tyrans, ceux-là même « à qui on ne confierait pas une baraque à frites » arrivent si facilement à nous culpabiliser et nous faire accepter cet emprisonnement inique et monstrueux. Ceux qui aujourd’hui mènent le bal n’ont pas été élus, et ne sont pas révocables. Mais nous croyons toujours que ce sont des amis qui nous veulent du bien.