Comme il est trop long pour passer, je vous l’envoie en deux fois :
Jean-Michel, sors de ce corps !
Le rapprochement s’impose avec les atteintes sans précédent contre l’autonomie des enseignant.es, de la part du ministre de l’Éducation Nationale Jean-Michel Blanquer. En particulier, l’article 1 de la loi « pour l’école de la confiance » de 2019, a instauré un devoir d’ « exemplarité » pour les enseignant.es. La généralisation des évaluations standardisées, le contrôle des méthodes pédagogiques dans les classes de CP-CE1 « dédoublées » des dispositifs d’éducation prioritaire (REP), la répression acharnée contre les syndicalistes opposé.es à la réforme du lycée, sont également des attaques profondes.
C’est ce même Blanquer qui a sonné la charge contre la liberté des universitaires le mois dernier, par ses propos abjects sur les prétendus « ravages de l’islamo-gauchisme » dans les universités.(***)
Vous avez le droit de garder le silence… ou pas !
Puisque ceci est un billet syndical, profitons-en pour faire un rappel de notre droit d’expression, en tant que personnels, titulaires ou contractuels, de la Fonction Publique : BIATSS ou ITA, chercheur-es, enseignant-es ou enseignant-es-chercheur-es.
Le « devoir de réserve des fonctionnaires », évoqué souvent à tort, n’existe pas dans les textes de loi, mais seulement dans la jurisprudence (décisions de justice précédentes, considérées comme référence pour juger de nouveaux cas). Il ne concerne en pratique que les fonctionnaires responsables d’une administration : par exemple, les préfet.es, recteurs/rectrices d’académie, directeurs/directrices de cabinet au Ministère sont tenus au devoir de réserve. En revanche, les enseignant.es, chercheurs/chercheuses, bibliothécaires, membres du personnel administratif, etc., peuvent, comme tout citoyen, s’exprimer librement, y compris à propos de leur propre administration, par voie de presse, pétition, réunion, etc. Ces droits sont garantis par la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, article 10 : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi. ».
Pour les personnels titulaires de la Fonction Publique, il existe des restrictions spécifiques (voir ci-dessous), mais avant tout, la liberté d’opinion des fonctionnaires est explicitement protégée par la Loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires (dite loi Le Pors), article 6 : « La liberté d’opinion est garantie aux fonctionnaires. Aucune distinction, directe ou indirecte, ne peut être faite entre les fonctionnaires en raison de leurs opinions politiques, syndicales, philosophiques ou religieuses, de leur origine, de leur orientation sexuelle ou identité de genre, de leur âge, de leur patronyme, de leur situation de famille ou de grossesse, de leur état de santé, de leur apparence physique, de leur handicap ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie ou une race. [...] »
Il existe évidemment des obligations en matière d’expression :
Quelles libertés académiques, pour quelle société ?
Instrumentalisant l’émotion suscitée par le drame de Conflans-Saint-Honorine et agitant avec opportunisme l’épouvantail de « l’islamo-gauchisme », le gouvernement et ses soutiens parlementaires se proposent d’instaurer un contrôle des libertés académiques. Si nous l’acceptons, nous aurons bientôt à renoncer plus largement à la pluralité des expressions dans le débat public et au principe de la liberté de parole dans le débat universitaire. Celle-ci est pourtant une condition impérative pour qu’existe l’idée même d’Université, c’est-à-dire un lieu de construction et de mise en question des connaissances, appartenant à ceux qui y travaillent et qui y étudient, et obéissant uniquement aux règles du débat rationnel et argumenté.
Par Sud Education 75, section Sorbonne Université
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05/11 14:33 - Et hop !
@chantecler : J’ai l’impression que vous ne vous êtes pas rendu compte que quand (...)
04/11 21:34 - Luigi Cavaliere
@Adèle Coupechoux Considérons d’abord que ce qui distingue le job à la con du job pas à (...)
04/11 07:43 - Adèle Coupechoux
@Luigi Cavaliere Le Bauhaus proposait entre autres de réunir le beau et l’utile. Un (...)
03/11 21:46 - Luigi Cavaliere
@Adèle Coupechoux Il faudrait se pencher sérieusement sur cette distinction entre « essentiel (...)
03/11 09:38 - Adèle Coupechoux
Comme il est trop long pour passer, je vous l’envoie en deux fois : Jean-Michel, sors de (...)
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voici un communiqué de SUD SU et qui concerne la liberté d’expression Les libertés (...)
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