Définitivement, le Dieu des Musulmans ne peut pas être le Dieu des Chrétiens. Il ne suffit pas de dire que ce Dieu est unique pour qu’il y ait identité. Le Christianisme n’est pas une religion du livre, mais une religion du Christ ressuscité et vivant. La foi chrétienne se fonde sur la rencontre avec le Christ et non dans la croyance en un livre. Si chacun d’entre-nous peut rencontrer Jésus et dialoguer avec lui, il ne peut être un prophète, il est plus qu’un prophète. Le Dieu des Chrétiens est Amour et Père or ces deux aspects sont refusés par l’islam qui a remplacé l’amour par la loi. Or une loi est forcément liée à une époque et un peuple et doit être mise à jour fréquemment pour suivre les évolutions de la société. Qui peut encore dire que les lois sur l’esclavage contenues dans le Coran sont d’actualité ? Qui peut encore affirmer que Dieu est celui qui rend esclave (Al-qahhār) ? La multiplication des lois est la source d’injonctions contradictoires qui permettent de tenir une population par la peur. Cela n’a rien de divin.

La sourate 19 (Maryam) raconte des histoires invraisemblables sur la naissance de Jésus. La source n’est pas chrétienne, mais judéo-chrétienne (les Nazaréens, naṣārā) et hérétique et reprend des textes contenus dans le proto-Evangile de Jacques et le Pseudo-Matthieu, deux textes écrits à partir du 3ème siècle et contenant de nombreuses erreurs prouvant que les auteurs ont inventé ces textes. Que pouvons-nous conclure si le Coran reprend des textes erronés ? Dieu peut-il se tromper ? Peut-il se tromper en affirmant que les Chrétiens mettent Maryam dans la Trinité (sourate 5 Al-ma-idah, 116) alors que cela n’a jamais été le cas ?

Aujourd’hui, les historiens, les archéologues, les linguistes, les épigraphistes, les philologues... posent de nombreuses questions à l’islam. Il revient aux Musulmans de prendre ces questions et d’y réfléchir. Cela ne peut passer que par une réflexion qui va jusqu’aux postulats qui fondent l’islam et qui sont frappés du sceau du tabou. Aujourd’hui, les chrétiens sont réconciliés avec les historiens car ceux-ci ont permis de séparer dans les textes ce qui est humain de ce qui peut venir de Dieu. Mais c’était assez simple, car personne ne prétend que la Bible est directement la parole de Dieu. Les rédacteurs sont des témoins qui ont utilisé leur culture pour écrire ce qu’ils ont compris des interventions de Dieu dans l’humanité.